Article de Muriel Conte (MS EEDD parcours RSEDD 2024-25)

Introduction

Dans l’entreprise, le directeur financier est déjà aujourd’hui celui dont tout le monde attend beaucoup.Toutes les parties prenantes [1], qu’elles soient internes ou externes, attendent du directeur financier qu’il témoigne d’aptitudes élevées en termes de savoir, de savoir-faire et de savoir-être.

S’il doit évidemment démontrer chaque jour qu’il est au rendez-vous dans son périmètre fonctionnel et avec ses équipes, il doit également en faire la preuve au sein des instances de gouvernance de l’entreprise (Conseil d’Administration, Comité Exécutif, Comité de Direction), et auprès des autres départements fonctionnels et opérationnels de l’entreprise. Ainsi que vis à vis des clients, fournisseurs, collectivités, services de l’État…

Lorsque les organes de gouvernance de son entreprise s’engagent dans le développement durable, son périmètre s’élargit et se complexifie. Sa palette de compétences s’en trouve enrichie au bénéfice de toutes les parties prenantes.

 

Les compétences classiques d’un directeur financier ne sont pas seulement techniques.

En général, le directeur financier pilote la gestion financière, la planification stratégique, la conformité et la gestion des risques. Le secrétariat général, le juridique et les systèmes d’information lui sont souvent également rattachés. Il en est parfois de même pour les achats.

Chacune de ces fonctions, majoritairement régaliennes, fait appel à une technicité, à des référentiels et à des processus et outils spécifiques. Le directeur financier, sans être un spécialiste de l’ensemble des domaines, doit avoir la capacité d’organiser et de faire grandir ses équipes, et de jouer le rôle de conseiller et de facilitateur auprès des autres fonctions de l’entreprise.

Au-delà des fonctions types d’une direction financière, le directeur financier joue un rôle majeur dans les instances de gouvernance de l’entreprise.

Membre du Comité Exécutif et du Comité de Direction, il éclaire ses pairs sur les résultats financiers réels et prévisionnels. Il accompagne les projets de développement, il en explique les risques et opportunités afin de faciliter le processus de décision.

Souvent membre du Conseil d’Administration de l’entreprise, sinon invité sur une partie des séances et dans certains comités, il est le garant de la valeur actuelle et future de l’entreprise. Là aussi il donne des clés de compréhension aux administrateurs et leur délivre des éléments d’assurance leur permettant d’arrêter les comptes de l’exercice comptable. C’est souvent lui qui maintient la cartographie des risques de l’entreprise, et qui permet aux administrateurs de juger si la stratégie de développement et d’acquisitions proposée par le Comex correspond à une appétence au risque « raisonnable ».

Le directeur financier est également un interlocuteur privilégié et apprécié des autres parties prenantes.

Interlocuteur des actionnaires, fonds, banquiers et assureurs, il doit les assurer de la bonne santé de l’entreprise et de sa capacité à générer des cash flows, afin d’augmenter la valeur de l’entreprise et de rembourser les emprunts. En cas de difficultés financières, il doit les prévenir dès que possible, et négocier les conditions de leur aide ou de leur patience.

Souvent sollicité par la direction commerciale ou la direction des achats dans le cadre de négociations avec des clients ou des fournisseurs, il donne son avis éclairé et fournit les informations et garanties nécessaires aux parties concernées. Il agit de même avec les autres directions de l’entreprise et avec les interlocuteurs externes, y compris les services de l’État et les collectivités locales.

 

Les grandes parties prenantes d’une entreprise
Les grandes parties prenantes d’une entreprise

Schéma : source Cegos

Ainsi, au-delà des compétences techniques propres à une direction financière, qu’il doit structurer, animer et outiller, le directeur financier est un garant, un pédagogue et un communicant, qui s’adapte à ses interlocuteurs pour leur donner des clés de lecture et de compréhension, et favoriser leur prise de décision.

 

La montée en puissance de la notion de développement durable fait bouger les lignes de l’entreprise.  

Le développement durable et l’entreprise : des objectifs qui se rejoignent.

La définition la plus partagée du développement durable date de 1987 (Commission des Nations Unies sur l’environnement) et s’exprime ainsi : « Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». [2]

« La responsabilité sociétale des entreprises (RSE), également appelée responsabilité sociale des entreprises, est définie par la Commission Européenne comme la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société. En d’autres termes, la RSE désigne la contribution des entreprises aux enjeux du développement durable. Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société tout en étant économiquement viable. » [3]

Comme l’expliquent Antoine Frérot et Rodolphe Durand dans leur livre « L’entreprise de demain », le profit n’est pas un mot tabou, et la notion d’utilité de l’entreprise émerge avec force. [4]

Tout d’abord, l’entreprise vit par et pour le monde qui l’entoure. A ce titre elle doit anticiper et accompagner les « megatrends » [5] ou tendances de fond que nous vivons, afin d’en faire des opportunités ou d’en anticiper les risques pour ses modèles d’affaires actuels et à venir.

De nombreux séminaires, colloques, conférences-débats font actuellement de la transition leur fil rouge. En France, la plupart des « université d’été 2024 » d’entreprises ont accordé une place majeure aux sujets de durabilité. [6]. Des réflexions s’articulent également autour des actions aux mains des collectivités locales [7].

Ces initiatives se nourrissent du travail de groupes de réflexion émanant d’univers variés : groupes d’entreprises (CEC, EPE …), de fonctions (CJD, C3D, DFCG …) [8], de chercheurs et d’universitaires, souvent aidés de think tanks. Dans la suite logique de la loi Pacte entrée en vigueur en 2020 [9], l’entreprise questionne son utilité et dessine l’avenir commun à plusieurs mains. C’est ainsi que des réflexions se développent par exemple sur l’entreprise à visée régénérative [10]. Au-delà de la compréhension des problématiques de durabilité, ces actions visent à dessiner les chemins de l’adhésion et du passage à l’action.

Par ailleurs, les évolutions réglementaires poussent dans le même sens. Parmi celles-ci citons la CSRD, la taxonomie et la Loi sur le Devoir de Vigilance.

  • La Directive CSRD[11] vient renforcer et outiller les ambitions du Pacte Vert Européen. [12]. La CSRD vise à offrir des informations pertinentes, comparables et fiables sur l’entreprise. Et en particulier sur ses impacts RSE positifs et négatifs sur l’extérieur (dont ses parties prenantes), et sur les impacts/risques/opportunités de l’extérieur sur ses résultats financiers et sa valorisation (principe de double matérialité). Applicable à un nombre d’entreprises bien plus large que l’ancienne obligation de publications d’indicateurs extra-financiers (NFRD, et son équivalent DPEF en France) [13], la CSRD concernera progressivement près de 50 000 entreprises en Europe d’ici 2028 (rapport de durabilité à publier en 2029). En France, elle concernera 7 000 entreprises, contre 2500 pour la DPEF.
  • La taxonomie [14], ou taxonomie verte, définit ce qu’est une activité durable. Elle vise à mesurer la part de projets et activités durables dans le portefeuille d’activités d’une entreprise. En ce sens elle appelle elle aussi une nouvelle approche et une nouvelle communication.
  • La Loi sur le Devoir de Vigilance, loi française du 27 mars 2017, impose aux sociétés françaises de plus de 5 000 employés, de définir et de mettre en place un plan de vigilance afin de mieux maîtriser les risques RSE associés à leur chaine de sous-traitance. Au vu de l’importance du sujet et des enjeux à venir, le Tribunal Judiciaire de Paris a ouvert le 2 septembre 2024 une chambre dédiée au Devoir de Vigilance, dotée d’une compétence exclusive sur le territoire national. [15] La Loi sur le Devoir de Vigilance a très largement inspiré la récente Directive CSDDD [16], plus étendue, qui prendra le relais une fois transposée dans le droit national des états membres de l’UE (sous 2 ans maximum).

Enfin, ces évolutions nécessitent non seulement un dialogue plus fouillé et plus argumenté entre les parties prenantes de l’entreprise, mais également la maîtrise de nouvelles aptitudes et technicités.

L’entreprise qui s’engage dans le développement durable va recourir à des financements verts (green bonds, sustainability-linked loans…) [17] auprès de ses partenaires financiers, et monter des dossiers d’aides publiques à la transition écologique [18]. Elle va anticiper la vente ou la dépréciation d’actifs qui ne lui seront plus utiles dans les nouveaux produits, nouveaux processus et modèles d’affaires qu’elle dessine pour l’avenir … Voire se lancer dans la comptabilité socio-environnementale, en intégrant à l’avenir les capitaux naturels et humains au sein du bilan et du compte de résultat et des systèmes de pilotage interne, afin d’en assurer la préservation. [19]

En matière de reporting, l’entreprise soumise à la CSRD et à la taxonomie va enrichir ses outils actuels ou mettre en place de nouveaux outils, en intégrant des connecteurs entre les indicateurs extra-financiers normés calculés par ces outils, et les formulaires obligatoires, ou demandés par les tiers clients et fournisseurs.

Ainsi, la prise en compte du caractère systémique et urgent du développement durable amène de nombreux changements dans la façon de penser et de piloter l’entreprise, auxquels les acteurs vont devoir s’adapter avec plus ou moins de facilité. Le directeur financier sera là pour les accompagner.

 

Le directeur financier, acteur central de l’entreprise durable et de ses parties prenantes.

Le directeur financier d’une entreprise qui s’engage dans le développement durable [20] irriguera l’ensemble des parties prenantes, non seulement internes (COMEX, CODIR, équipes opérationnelles et fonctionnelles), mais également externes ou semi-externes, et en premier lieu le Conseil d’Administration (CA), puis les actionnaires.

Garant avec le Conseil d’Administration et le (Président) Directeur Général de la valeur de l’entreprise dans la durée, le directeur financier éclairera également sur l’utilité RSE de l’entreprise.

Dans l’absolu il n’y a pas de pérennité sans utilité, nous l’avions sans doute un peu oublié. Heureusement la focale est en train de changer, même si le chemin est encore long. Selon le Baromètre IFA – Ethics & Boards 2024 sur la gouvernance responsable [21] :

  • En 2024, 86% des CA du SBF 120 disposent d’un comité RSE/ESG, contre 26% en 2015
  • Si 67% des entreprises du SBF 120 se sont engagées auprès de l’initiative SBTi [22] pour limiter le réchauffement climatique, seules 37% visent l’objectif de 1,5 °C conforme à l’Accord de Paris [23].

Le mouvement s’accélère, majoritairement sous le couperet réglementaire. Mais la sensibilisation et la formation des administrateurs ne suffit pas. Il faut élaborer et dérouler le plan de transition climat concret et engageant qui va de pair avec une initiative SBTi. Ce plan doit faire l’objet d’une revue périodique par le COMEX/CODIR et le CA, et le directeur financier en est un rouage essentiel.

Sur le modèle du « Say on Pay », 21 groupes européens ont soumis leur plan de transition climat au vote de leurs actionnaires lors des assemblées générales 2024.[24] Largement approuvés, ces plans sont jugés insuffisamment ambitieux et transparents aux yeux des organismes qui les analysent [25].

Si la prise en compte de la RSE progresse au sein des organes de gouvernance des groupes cotés, la majorité des entreprises sont désormais concernées par les enjeux et données de durabilité, pour des raisons réglementaires, ou sociales internes à l’entreprise, ou d’appartenance à une chaine de valeur en tant que sous-traitant.

Le Directeur financier sera de toutes les sensibilisations, de toutes les batailles, et devra faire œuvre de pédagogie dans la démarche de transition.

Avec les acteurs de l’entreprise et ses parties prenantes, il devra formaliser, pondérer et transformer en éléments tangibles les impacts, risques et opportunités (IRO) de l’analyse de double matérialité. Et aider à faire émerger un plan d’action à court, moyen et long terme, puis à le suivre.

La cartographie des risques s’en trouvera enrichie, les obligations de l’entreprise également. Les directions juridiques et de contrôle interne deviendront des acteurs encore plus proches des opérationnels et des instances de gouvernance. La communication, les ressources humaines, le marketing, les directeurs des filiales, les commerciaux, les techniciens, les acheteurs, les informaticiens …, tous devront être formés et embarqués dans une démarche continue de transition vers une entreprise et un monde plus durable, sous peine de perdre des talents, des opportunités commerciales, ou des ressources naturelles, manufacturées ou financières. Et donc sous peine de mettre en danger l’entreprise.

Depuis toujours l’interlocuteur privilégié des Commissaires aux Comptes (CAC) sur les éléments financiers, le directeur financier va vite le devenir sur l’extra-financier.

Le rapport de durabilité devant être audité par les CAC ou des organismes tiers indépendants (OTI), le directeur financier devra se former (et former ses équipes) sur des notions clés, indicateurs physiques, normes et référentiels qu’il n’avait pas l’habitude d’appréhender, et sur les rapports correspondants.

Il saura challenger les données remontées des outils de reporting, il aura en tête un certain nombre d’ordres de grandeur afin de contrôler la vraisemblance des informations. Il pourra faire le pont entre les indicateurs physiques, opérationnels, RSE et financiers. Il devra cependant se faire aider par des experts, en particulier sur les flux physiques sous-jacents. Comme l’explique Vaclav Smil dans son livre « How the world really works » [26], ces flux physiques sont bien plus prédictifs de l’économie future que les performances économiques passées

Mais c’est certainement aux équipes RSE que le directeur financier (et ses équipes) sera le plus précieux, même si cela peut dans un premier temps générer un peu d’appréhension de part et d’autre.

Jusqu’à présent, la plupart des équipes RSE interagissaient avec de nombreuses fonctions (sensibilisation, formation, collecte de données, DPEF), mais assez peu avec les financiers. Les financiers du chiffre (contrôleurs de gestion, contrôleurs financiers, trésoriers, comptables, fiscalistes …) interagissaient avec les mêmes nombreuses fonctions, mais pour produire et analyser des indicateurs très différents de ceux du monde de l’extra-financier.

Les « megatrends », l’engagement de l’entreprise dans la durabilité, les due diligences des départements M&A qui intègrent désormais quasi-systématiquement des éléments RSE, et bien sûr l’arrivée de la CSRD, viennent chambouler cette distance cordiale. Chaque équipe a besoin de l’autre pour comprendre, produire et livrer. Tous diffusent des reporting, et doivent se rejoindre sur l’articulation entre l’extra-financier et le financier, en réel et en prévisionnel.

Ce rapprochement soulagera les équipes RSE, qui se sentiront davantage soutenues et épaulées sur l’exhaustivité et la traçabilité des données. Il rassurera également les financiers, qui pourront s’appuyer sur des informations qu’ils comprendront mieux pour expliquer la performance durable de l’entreprise. A l’instar de BEL qui a fait ce choix dès 2020, certains groupes rassemblent aujourd’hui leurs équipes Finance et RSE sous une même direction.

 

Conclusion

En résumé, le directeur financier, avec son nouveau regard, sera un acteur majeur de l’entreprise pour plus de durabilité et plus de transparence, au bénéfice de l’ensemble des parties prenantes.

Pour réussir cette mission, le Directeur financier d’entreprise durable va s’appuyer sur ses équipes, qu’il aura motivées et formées. Il va diffuser savoir, savoir-faire et savoir-être durable au sein de l’entreprise et auprès des parties prenantes. In fine, il aura enrichi ses compétences et celles de ses interlocuteurs, pour une plus grande utilité de l’entreprise à son écosystème.

Espérons que le mouvement vers plus de durabilité ne sera pas ralenti par des urgences économiques jugées plus importantes à court terme. Selon le dernier baromètre du cabinet Bain & Company, l’intérêt pour la durabilité, la RSE et les transitions écologiques et sociales s’est effondré depuis un peu plus d’un an. [27] Et le récent rapport Draghi, qui appelle à reculer sur les réglementations durables au nom de la compétitivité de l’Europe vient renforcer ce risque. [28] Les attentes des consommateurs et de la société civile seront-elles assez puissantes pour neutraliser ces hésitations ?

Sources

[1] Parties prenantes : on peut définir une partie prenante comme une personne, un groupe ou une organisation, qui aura un impact ou qui peut être impacté par les actions ou les objectifs d’une entreprise. Pour une approche plus complète, se référer aux travaux de Mercier, S (2001). L’apport de la théorie des parties prenantes au management stratégique : une synthèse de la littérature. Xième Conférence de l’Association Internationale de Management Stratégique 13-14-15 juin 2001.

[2] Rapport « Notre avenir à tous » de la Commission des Nations Unies sur l’environnement, présidée par Madame Gro Harlem Brundtland.

[3] Portail Bercy Infos Entreprises – Qu’est-ce que la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ? [en ligne] (page consultée le 19/09/2024)

https://www.economie.gouv.fr/entreprises/responsabilite-societale-entreprises-rse/

[4] L’entreprise de demain, pour un nouveau récit – Antoine Frérot et Rodolphe Durand – Editions Flammarion – 2021

[5] Une « mégatrend » peut être considérée comme une tendance de fond qui émerge, un changement profond observé (sociétal, environnemental, économique) qui a ou va avoir des conséquences, des impacts sur la société (au sens large) pour la transformer à long terme.

Selon Blackrock / Investir dans l’avenir avec les méga-tendances : « Les méga-tendances sont de puissantes forces de transformation capables de changer la trajectoire de l’économie mondiale en modifiant les priorités des sociétés, en encourageant l’innovation et en redéfinissant les modèles économiques. Elles ont un impact significatif non seulement sur notre mode de vie et notre consommation, mais aussi sur les politiques des États et les stratégies des entreprises. » [en ligne] (page consultée le 20/09/2024).

https://www.blackrock.com/fr/intermediaries/themes/mega-tendances/what-are-megatrends/

[6] Quelques exemples :

– Les universités de l’Economie de Demain 2024, organisées par le Mouvement Impact France sur le thème Rediriger, avec le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises (CJD)

– L’UniverShifté 2024 – Lille, évènement à portée nationale, organisé par l’association The Shifters en soutien du think tank The Shift Project. L’édition 2024 a traité de la thématique Vers le fini et au-delà.

– Le 25/09/2024, conférence-débat animée par les équipes du C3D et IF Initiatives « Comment établir son plan d’affaires en respectant les limites planétaires ? » 

[7] Exemple : rapport du Shift Project présenté au Forum Economique Breton en septembre 2024 « Vers des économies régionales bas carbone – une expérimentation en Bretagne ». [en ligne]

https://theshiftproject.org/article/verb-rapport-final/

[8] CEC : Convention des Entreprise pour le Climat, EPE : Entreprises pour l’Environnement, CJD : Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises, C3D : Collège des Directeurs du Développement Durable, DFCG : Association des Directeurs Financiers et de Contrôle de Gestion

[9] Le plan d’action pour la croissance et la transformation des entreprises (PACTE) vise à lever les obstacles à la croissance des entreprises, à toutes les étapes de leur développement : de leur création jusqu’à leur transmission, en passant par leur financement.

La loi PACTE a également pour objectif de mieux partager la valeur créée par les entreprises avec les salariés. Elle permet aussi aux entreprises de mieux prendre en considération les enjeux sociaux et environnement dans leur stratégie. La loi PACTE a été promulguée le 22 mai 2019.

Ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique [en ligne] (page consultée le 23/09/2024)

https://www.economie.gouv.fr/loi-pacte-croissance-transformation-entreprises

[10] L’entreprise régénérative, après avoir transformé son modèle d’affaires pour le rendre compatible avec les limites planétaires, va encore plus loin en contribuant à la régénération du vivant et à l’amélioration du bien-être humain. Point d’attention : ce qualificatif n’a à ce jour ni définition scientifique, ni cadre normatif, ni méthodologie d’évaluation consensuelle.

[11] La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD), directive (UE) du Parlement Européen et du Conseil du 14 décembre 2022, est applicable depuis le 1er janvier 2024 à certaines entreprises (rapport de durabilité à établir en 2025 pour l’année 2024). Evolution majeure de la précédente Non-Financial Reporting Directive (NFDR), elle vise à renforcer la transparence et à faire évoluer les modèles d’affaires vers plus de durabilité.

[12] Lors du sommet mondial sur le climat fin 2019 (COP25 à Madrid), la Commission Européenne a lancé son “Pacte vert pour l’Europe” (European Green Deal). Ce plan ambitieux vise à faire de l’Europe le premier continent neutre sur le plan climatique, avec des émissions nettes de gaz à effet de serre nulles d’ici 2050.

[13] La Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) date de 2017. A compter de 2024 et conformément à la CSRD, elle est remplacée par un « Rapport de Durabilité » qui concernera progressivement davantage d’entreprises.

[14] Le règlement européen « Taxonomie », adopté en 2020, vise à établir une classification des activités économiques permettant de déterminer celles qui peuvent être considérées comme « durables sur le plan environnemental » ou « vertes ». L’objectif est de réorienter les investissements vers les activités favorables à la transition énergétique et écologique, notamment celles contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique. Cette taxonomie verte pourra être utilisée pour attribuer les labels « verts ». Elle favorisera la transparence des marchés et le développement de la finance verte (obligations vertes, etc) et de la finance durable. Elle permettra aussi de limiter l’écoblanchiment (« green washing »).

Banque de France / ABC de l’Economie [en ligne] (page consultée le 23/09/2024)

https://abc-economie.banque-france.fr/la-taxonomie-verte-europeenne

[15] « Au regard de la spécificité de ce contentieux et des enjeux considérables qu’il porte en germe, il a été décidé, à compter du 2 septembre 2024, qu’il serait traité par une chambre dédiée ; C’est pour cette raison que la 34ème chambre du tribunal judiciaire de Paris a été créée. Elle est intitulée chambre de la régulation sociale, économique et environnementale. »

Ministère de la Justice/Tribunal Judiciaire de Paris – Communiqué du 17 septembre 2024

[16] Le 24 mai 2024, l’Union Européenne a définitivement adopté la Directive sur le devoir de vigilance des entreprises (« Corporate Sustainability Due Diligence Directive » ou « CS3D » ou « CSDDD »). Largement inspirée par la « Loi sur le devoir de vigilance » française du 27 mars 2017, la CS3D élargit le champ d’application de cette dernière et apporte des précisions sur le contenu des obligations qui vont s’imposer aux entreprises en matière de respect des droits de l’Homme et de l’environnement tout au long de leur chaîne de valeur. Les Etats membres devront transposer la CS3D dans un délai de deux ans suivant son entrée en vigueur.

[17] Les green bonds, ou obligations vertes, sont des instruments financiers utilisés pour lever des fonds afin de financer des projets à impact environnemental positif. Les sustainability-linked loans (SLL) ou prêts à impact peuvent être définis comme des instruments de crédit octroyés à des emprunteurs et dont le prix (taux d’intérêt) est évolutif en fonction de la performance de l’emprunteur en termes ESG.

[18] Transition écologique des entreprises / Le catalogue des aides publiques à la transition écologique [en ligne] (page consultée le 20/09/2024)

https://mission-transition-ecologique.beta.gouv.fr/aides-entreprise

[19] Voir à ce titre les travaux menés par Alexandre Rambaud, Maître de conférences à AgroParisTech-CIRED, Codirecteur de la chaire “Comptabilité Ecologique”.

[20] Le terme d’entreprise durable est un raccourci. Il faut en réalité parler d’entreprise qui s’engage dans le développement durable.

[21] : Institut Français des Administrateurs (IFA) – Baromètre IFA-Ethics & Boards 2024 des conseils du CAC 40 et du SBF 120 : « Les évolutions de la gouvernance post-AG 2024 : RSE, partage de la valeur, comité de gouvernance, évaluation des conseils. » [en ligne] (page consultée le 23/09/2024)

https://www.ifa-asso.com/publication-ifa-barometre-ifa-ethics-boards-2024-des-conseils-du-cac-40-et-du-sbf-120-les-evolutions-de-la-gouvernance-post-ag-2024-rse-partage-de-la-valeur-comite-de-gouvernance-evaluati/

[22] SBTi : Science Based Targets, ou SBT ou SBTi, ou “norme Net Zéro pour les entreprises”

Initiée en juin 2015, la SBTi est une initiative collective qui vise l’accompagnement des entreprises via une méthodologie alignée et cohérente avec les recommandations faites par le GIEC. Elle délivre ainsi des lignes directrices, des critères et des conseils aux organisations privées comme publiques, dans le but de réduire leur empreinte carbone et leurs émissions de gaz à effet de serre (GES).

Source site BPI France [en ligne] (page consultée le 23/09/2024)

https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-dossiers/sbti-science-based-target-initiative-la-norme-net-zero-pour-les-entreprises

[23] L’Accord de Paris (2015), fixé à l’issue de la COP 21, engage les pays signataires à mener une approche globale permettant à l’humanité de ne pas dépasser un seuil limite de hausse des températures. Défini par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), cet objectif dit de Net Zéro doit être atteint à l’échelle mondiale d’ici à 2050.

Source site BPI France [en ligne] (page consultée le 23/09/2024)

https://bigmedia.bpifrance.fr/nos-dossiers/sbti-science-based-target-initiative-la-norme-net-zero-pour-les-entreprises

[24] Comme le « Say on Pay », le « Say on Climate » est une résolution soumise par l’entreprise au vote des actionnaires lors de son assemblée générale.

[25] Boi, L. Plébiscités par les actionnaires, les plans climatiques manquent souvent d’ambition – Les Echos du 23/09/2024

[26] How the world really works, a scientist’s guide to our past, present and future, de Vaclav Smil – Poche – 2022

[27] Bain & Company. The Visionary CEO’s Guide to Sustainability 2024 [en ligne] (page consultée le 24/09/2024)

https://www.bain.com/globalassets/noindex/2024/bain_report_the_visionary_ceos_guide_to_sustainability-2024.pdf

[28] European Commission. EU competitiveness: Looking ahead – 9/9/2024 [en ligne] (page consultée le 24/09/2024)

https://commission.europa.eu/topics/strengthening-european-competitiveness/eu-competitiveness-looking-ahead_en

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.