Article d’Anne-Laure Declaye (RSEDD 2023-24)

En érigeant la disjonction sujet /objet en paradigme indétrônable et indiscutable, l’Homme occidental n’a plus regardé le monde que comme un objet qu’il suffirait de décortiquer pour percer tous ses mystères, séparant par là même science et philosophie. A mesure que grandissait la croyance que rien ne pourrait résister à sa rationalité, disparaissait sa spiritualité et son sentiment d’être partie du monde et de l’univers.

Introduction

Penser ce que nous faisons. C’est par cette maxime qu’Hannah Arendt explique, dans la préface de Condition de l’homme moderne (1958), l’intention de ce qui deviendra l’un de ses ouvrages majeurs. Dans ce livre, qui retrace méticuleusement le changement de paradigme dans la hiérarchie des valeurs qui s’est opéré dans la pensée occidentale au cours des derniers siècles, l’auteure s’inquiète de la toute-puissance du progrès technique et l’éloignement toujours plus grand, d’une part entre l’homme et le monde[1] et d’autre part entre l’homme et la Terre, qui caractérise l’époque moderne[2].

Un double éloignement qu’elle attribue au processus sans fin d’accumulation de richesses[3] et à une science qui, dans sa recherche d’objectivité et d’une vérité universelle, oublie de s’interroger sur ses finalités, réduisant tout, aussi loin qu’elle puisse s’immiscer, à des calculs dont le sens échappe de plus en plus au sens commun[4]. Un éloignement, qui, au bout du compte et du conte, risque de se retourner contre l’Homme lui-même jusqu’à sa disparition possible.

Le sociologue et philosophe Edgar Morin ne dit pas autre chose lorsqu’il dénonce une science devenue incapable de se réfléchir elle-même. « Les plus graves menaces qu’encourt l’humanité sont liées au progrès aveugle et incontrôlé de la connaissance »[5], martelait-il déjà il y a plus de 30 ans dans Introduction à la pensée complexe (1990). « Seule la pensée complexe (penser l’Un et le Multiple, sans réduction ni holisme, par opposition à la pensée simplifiante[6], NDLR), nous permettrait de civiliser notre connaissance[7] », ce qui implique une réforme paradigmatique qui touche la structure même du système de pensée.

Aussi, appelle-t-il aujourd’hui, jugeant l’esprit humain toujours au stade de la « préhistoire », à enseigner « la compréhension humaine ». Des écrits, des œuvres, qui restent intemporels alors que le temps n’a de cesse de s’accélérer depuis leur parution. Le privilège des grands penseurs.

En les convoquant, sans prétention aucune, l’objectif n’est pas de remettre en question la science et ses découvertes[8] – bien que ses applications soient parfois détournées de leurs motivations initiales – mais de (re)mettre sur la table, comme cause de la désorientation et de la confusion actuelles d’une humanité aux capacités techniques stupéfiantes mais à la conscience d’elle-même encore trop peu développée, la déconnexion prolongée entre science et philosophie[9].

Ce tournant dans l’Histoire est souvent, à tort ou à raison, attribué à Descartes qui, trompé à juste titre par ses sens, a insufflé, dans notre relation au monde, la dualité sujet/objet qui – tout en n’ayant cessé d’être discutée – semble guider encore notre système de pensée[10]. Système de pensée qui, chemin faisant, en oscillant entre deux opposés, spiritualisme et matérialisme, a rejeté toute inter-influence entre esprit et matière[11] [12]

Un doute émis sur le réel et le vrai, qui a fait basculer le monde dans l’incertitude. Un doute compris – il semble – de façon à laisser aux sciences fondamentales le soin de décrypter le monde objectal et, à la philosophie, celui d’y comprendre quelque chose… Leur divorce, consommé depuis longtemps, a eu des conséquences telles qu’il semble urgent de les réconcilier au risque de voir l’humanité, désormais capable d’influer sur sa propre destinée – sans qu’elle ne sache vraiment qui elle est – s’auto-détruire.

En réalité, de nombreux penseurs s’y frottent depuis longtemps. De façon convaincante. Parmi eux, de brillants scientifiques. Car leur quête, lorsqu’elle est sincère, les confronte inlassablement à une question d’ordre philosophique et spirituel – si tant est qu’il y ait ici une différence notable.

« Il est temps d’arrêter de se prendre pour Dieu. »

« Depuis [Descartes, NDLR], la dualité de l’objet et du sujet se pose en termes de disjonction, de répulsion, d’annulation réciproque. […] La science occidentale s’est formée sur l’élimination positiviste du sujet à partir de l’idée que les objets, existant indépendamment du sujet, pouvaient être observés et expliqués en tant que tels. L’idée d’un univers de faits objectifs, purgés de tous jugements de valeurs, de toutes déformations objectives. [Mais] Il n’y a d’objet que par rapport à un sujet (qui observe, isole, définit, pense) et il n’y a de sujet que par rapport à un environnement objectif (qui lui permet de se reconnaître, se définir, se penser etc. mais aussi d’exister) », explique Edgar Morin dans Introduction à la pensée complexe. « Ainsi le monde est à l’intérieur de notre esprit, lequel est à l’intérieur du monde. Sujet et objet dans ce procès sont constitutifs l’un de l’autre […] et profondément perturbés l’un par l’autre »[13]. En somme, « nous sommes co-producteurs d’objectivité »[14].

Ce point de vue trouve un écho favorable dans la dernière théorie de Stephen Hawking et de Thomas Hertog révélée par ce dernier dans son livre intitulé L’Origine du temps, en un clin d’œil à Darwin. « Il est temps d’arrêter de se prendre pour Dieu. »[15] Voilà le verdict. A la recherche d’une vérité universelle[16], la physique moderne bute toujours sur l’unification de ses deux grandes théories – la physique classique et la théorie quantique – pour réconcilier l’infiniment grand et l’infiniment petit. Les deux physiciens proposent désormais un point de vue humain, intérieur et non d’outre-soi, qui donne au sujet pensant – il n’en peut être autrement[17] – la place de Dieu lui-même, qu’il soit esprit tout-puissant ou matière omnipotente. « L’histoire de l’univers dépend de la question qu’on lui pose », concluent-ils.

Une sorte de cosmologie quantique. Et un véritable changement de paradigme. Pour Thomas Hertog, c’est une « nouvelle philosophie de la physique qui rejette l’idée que l’univers est une machine gouvernée par des lois inconditionnelles dont l’existence est antérieure pour la remplacer par l’idée que l’univers est une sorte d’entité auto-organisée[18] […] On débouche sur une vision de l’origine de l’univers qui n’est plus basée sur un design ou une vérité transcendantale mais bien sur un processus évolutif.[19] », à l’image de l’évolution biologique, les deux n’étant, selon le scientifique pas « fondamentalement distincts, mais [représentant de] deux niveaux énormément différents d’un même arbre géant de l’évolution[20]. » […] Les lois de la physique sont contingentes, non absolues, liées à notre existence[21] », explique-t-il. « En reconnaissant la finitude de la science et la contingence des lois physiques, on laisse place à d’autres approches, notamment le mystère[22]. » Hertog entend-il par mystère ce qui nous attend, le champ des possibles[23] ou ce qui nous est et sera à jamais hors de portée ?

« Le mystère n’est point ce que nous ne savons pas encore mais ce que l’esprit humain – quels que soient les progrès de la science – ne saisira jamais[24] », écrivait dans les années 70 le psychanalyste – et philosophe ! – Paul Diel dans le Symbolisme dans la Bible (1975). Pour lui, « le progrès le plus décisif des sciences consistera à comprendre sciemment les limites de la raison humaine. Seule cette limitation sciemment comprise et assumée donne à l’esprit humain la capacité du saisissement émotif […] ; seul le commun émerveillement devant le mystère de l’existence et de la vie saura (ré)concilier sciences et religions dont le conflit insensé est la cause essentielle de la décadence actuelle, conséquence de la désorientation généralisée. »

« Je doute, donc je suis. »

La faute à Descartes alors, vraiment ? A ce dubito ergo sum ? A ce doute qui tenait, « au fond, à la perte de l’évidence », marque d’une époque qui venait de voir s’effondrer sa croyance basée sur « le double postulat que ce qui existe vraiment doit apparaître de soi-même et que les facultés humaines sont aptes à le recevoir » ?, comme le rappelait Arendt. Une époque qui condamna l’homme à l’incertitude, l’obligeant à placer sa confiance en lui-même et à réduire ses certitudes à sa seule existence propre. Une intuition plutôt juste si on en croit le neurologue Lionel Naccache, qui à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau et la conscience, chemine du côté cartésien. « Ce flux [de conscience] que nous avons loisir de nous rapporter à nous-même, [sa] simple existence subjective est la seule dont nous soyons assurément certains, quand bien même chacun de ses contenus est sujet à caution[25]. »

Dans Apologie de la discrétion, le scientifique valide sans conteste l’existence « discrète » de l’individu (par opposition à « continue », qui impliquerait de « se concevoir comme faisant partie d’un Grand Tout » sans distinction). Malgré les apparences et l’illusion d’un monde continu dans l’espace et dans le temps, « Je » se trouve être une succession d’états de conscience : bel et bien une entité en tant que telle.

Ce qui amène l’auteur à s’interroger sur « l’énigme de ‘moi et le reste du monde’. » « Deux grandes voies s’ouvrent […], écrit-il : soit on décide de poser cette question depuis l’intérieur de soi (Descartes) ; soit depuis une position extérieure à soi qui engloberait soi et le reste du monde (Spinoza) », rappelle-t-il, relevant la prétention que recèle l’adoption de l’une ou l’autre des positions : « prétention de tous ceux qui « paraissent concevoir l’homme dans la nature comme un empire dans un empire »[26] », pour l’un, Descartes ; « illusion follement prétentieuse d’un désir de croire pouvoir faire comme si « Je » n’était pas là, et donc de croire pouvoir parler et penser d’outre-moi, d’outre-soi », pour l’autre, Spinoza.[27]

Aussi, Lionel Naccache propose une vision nouvelle d’être-au-monde qui éviterait les écueils des postures de « discrétion radicale » (un « Je » qui ne dépend en rien du reste du monde) et de « continuité radicale » (une conception subjective de soi asubjective) : une relation de « comme si », qui consisterait à reconnaître soi-même et les autres comme une entité discrète du monde avant de pouvoir s’engager dans une relation de continuité de soi à soi (à travers le temps) et de soi avec le reste du monde. Une éthique « du faire partie du monde » qui présuppose une lucidité sur soi, une connaissance de soi. Version moderne du connais-toi toi-même, oserait-on.

L’essentiel est de savoir qui je suis.

Un point pour Descartes, donc. « Toutes les dualités existantes sont les diverses manifestations de la dualité fondamentale esprit/matière. Elle est la discorde initiale », disait Paul Diel, principe même de notre existence. « L’homme n’est point pur esprit. Il est avant tout intentionnalité tendue vers le monde indispensable à sa subsistance »[28], expliquait-il.

Aussi, le sens véritable de la vie était, est, selon le psychologue, de transformer la discorde en accord ; autrement dit, pour l’homme, « bien qu’apparition éphémère destinée à disparaître » « de s’incorporer, pour sa propre satisfaction essentielle, dans l’harmonie universelle » ; ce qui signifie, harmoniser, grâce à leur juste valorisation par l’esprit, les désirs multiples (et qui, à l’ère de la complexité actuelle, sont innombrables) qui se présentent à lui, en un désir essentiel, unificateur, garant par ailleurs de sa santé psychique.

Paul Diel considérait le retard pris par l’humanité dans la connaissance du monde intérieur par rapport à celle du monde extérieur comme un réel danger pour sa survie. Pour lui, « l’essentiel n’est pas de savoir que je suis [en référence à Descartes, NDLR] mais qui je suis ». Paul Diel voyait dans la connaissance de soi véridique, authentique, le rempart indispensable à l’erreur à l’égard de soi-même et des autres, à la tentation de la démesure, à l’exaltation imaginative et à ses vaines promesses de satisfaction, à la décadence des âmes et à la mort des cultures, au « combat acharné pour les biens matériels, faisant de l’homme l’ennemi de l’homme. »

Cette course à la possession de biens matériels portée à l’excès – prise comme unique sens de la vie et érigée en norme, cause ou conséquence d’un capitalisme débridé – se heurte plus que jamais aux limites d’un monde physique fini et d’un monde biologique à bout de souffle.

« Nous sommes mortels et nous sommes perdus. »

Une course qu’il mène pour conjurer le sort, pour refouler la finitude de sa condition, pour calmer son angoisse devant l’inéluctable ? « Nous sommes nés sans savoir pourquoi, nous mourrons sans savoir pourquoi non plus. Pourquoi le monde existe-t-il ? Nous ne savons pas. Pourquoi sommes-nous créés ? Nous ne savons pas. En réalité, nous ne savons rien de ce qui est relatif à l’origine ou à la finalité de notre existence. Nous sommes mortels et nous sommes perdus[29] », affirme Edgar Morin dans Frères d’âmes. « Parce que sa disparition l’effraye, parce qu’il lorgne un « après » rayonnant, parce qu’il voudrait échapper au verdict, l’homme est prêt à tout pour espérer conjurer ou amadouer la mort. Et quand il se goinfre et pille, c’est peut-être une manière de se venger d’elle », avançait de son côté Pierre Rabhi dans le même ouvrage[30].

L’angoisse de la mort qui refait surface, et que rien, pas même la Religion, qui a failli à sa mission en imposant la croyance en l’absurde, ne peut désormais apaiser, si ce n’est la croyance en une nouvelle surpuissance de nature technologique promettant l’immortalité. Et la vie ? « Le fait d’être en vie n’est-il pas tout autant surprenant ? », conclut Jacques Robin, l’un des fondateurs du Groupe des Dix, dans l’Urgence de la métamorphose, co-écrit il y a plus de 15 ans avec Laurence Baranski.

« La condition humaine restera marquée par les cycles de la vie. Tout particulièrement par celui qui va, pour chacun de nous, de la naissance à la mort. Nous avons à apprendre à intégrer ce cycle tout comme nous acceptons l’alternance du jour et de la nuit, ou encore celle des saisons […] Entre étoiles et molécules, il est urgent de nous sentir parties prenantes de cette aventure du vivant. Il est de notre responsabilité d’entrer véritablement dans le mouvement de la vie, apaisés, en acceptant sa part d’énigmes[31]. »

Le temps d’un nouveau récit.

Dans son dernier ouvrage, L’Odyssée du sacré, consacré à l’histoire des croyances et des spiritualités, le philosophe Frédéric Lenoir conclut que, « après les grands récits mythologiques, […] après les récits des grandes idéologies politiques […], après les récits du scientisme et du capitalisme […], le temps d’un nouveau récit est venu : celui d’un humanisme authentique, d’une réconciliation entre l’être humain et la nature, et d’une humanité développant tous les pôles et toutes les dimensions de l’esprit[32]. »

Ainsi déclare-t-il « l’urgence de la vie intérieure et de la spiritualité » en cultivant l’espoir d’« un basculement possible, à moyen terme, d’une majorité de la population occidentale vers [un] nouveau paradigme qu’[il qualifierait] de réconciliation. Réconciliation entre l’humain et la nature, entre le masculin et le féminin, et entre la raison logique unidimensionnelle et la raison intuitive multidimensionnelle. Mais réconciliation aussi entre notre action sur le monde et notre action sur nous-mêmes.

Entre l’extériorité, à laquelle nous consacrons tant de temps et d’énergie, et l’intériorité de nos vies. Notre pouvoir de transformation du monde, notamment par la science et la technologie, doit être accompagné d’une élévation de notre conscience morale et spirituelle[33]. »

La catastrophe environnementale et la décimation du vivant semble donc être avant tout une crise philosophique ou une crise spirituelle ou une crise existentielle. Une crise qui peut sûrement s’adjoindre plusieurs adjectifs mais une crise ; ou peut-être autre chose, une rupture. Une rupture qui ne semble pouvoir être résolue sans que les êtres humains – tenants du modèle occidental – ne posent un regard lucide sur eux-mêmes, sans qu’ils reconsidèrent leur façon individuelle d’être au monde, autonome mais dépendante, sans qu’ils ne transforment collectivement leur système de pensée et de valeurs avec un nouveau récit, ni magique ni réducteur, qui délaisse la perfection pour l’harmonie, en phase avec les connaissances de leur époque, dans une perspective transdisciplinaire.

Sans doute cela passe-t-il par le fait de reconnaître à la raison ses limites et d’accepter le mystère de l’existence – à jamais inaccessible quel que soit son nom – pour (re)trouver l’émerveillement et refonder ainsi leur culture, qui autorise le doute et l’incertitude dans une tentative de reliance à la Edgar Morin.

Possible ou pas, rêver cette métamorphose est largement accessible. Imaginer autre chose même, que ce que nous avons inventé. Car imaginer, c’est à la portée de tous. Et cela, depuis la nuit des temps.

Sources

[1] Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, traduit par Georges Fradier, Calmann Levy, 1961, p.412. « L’accroissement du pouvoir de l’homme sur les choses de ce monde vient, dans chaque cas, de la distance que l’homme met entre lui et le monde, autrement dit, de l’aliénation par rapport au monde. »

[2] Hannah Arendt, op.cit., p. 428 « Plus l’univers était à portée de main, plus grand était le désespoir – « on déclara les évènements soumis à des lois universellement valables dans une perspective plus vaste que l’expérience sensorielle humaine. »

[3] Hannah Arendt, op.cit, p.418. « Ce processus d’accumulation de la richesse […] n’est possible que si l’homme sacrifie son monde et son appartenance au monde. »

[4] Hannah Arendt, op.cit, p.434. « Les mathématiques modernes ont délivré l’homme des chaînes de l’expérience terrestre. Elles ont libéré des entraves du fini, sa force de connaissance. Et cette opération mathématique ne sert pas à préparer l’esprit à la révélation de l’Être véritable, elle sert à ramener ces données à la mesure de l’esprit humain »

[5] Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe, réédition, Paris, Le Seuil, 2005, p. 16

[6] Edgar Morin, op.cit., p.19 « La pensée simplifiante est incapable de concevoir la conjonction de l’un et du multiple. Ou bien elle unifie abstraitement en annulant la diversité. Ou au contraire, elle juxtapose la diversité sans concevoir l’unité. »

[7] Edgar Morin, op.cit., p.24

[8] Hannah Arendt, op.cit., p.427 allant de pair, toutefois, avec « l’accroissement du désespoir. »

[9] Hannah Arendt, op.cit., p.474. « Il est clair que la philosophie a été victime de l’époque moderne plus que tout autre domaine de l’effort humain ; et il est difficile de décider si elle a souffert de l’élévation de l’activité à une dignité tout à fait inattendue et sans précédent ou de la ruine de la vérité traditionnelle. »

[10] Edgar Morin, op.cit., p.18 « Descartes a formulé ce paradigme [de simplification], maître d’Occident, en disjoignant le sujet pensant et la chose étendue, c’est-à-dire philosophie et sciences, et en posant comme principe de vérité le « idées claires et distinctes » c’est-à-dire la pensée disjonctive elle-même. »

[11] Paul Diel, Le symbolisme dans la Bible, Payot, 1975, p.64 « L’homme sera tenté d’expliquer le principe créateur soit sous la forme personnifié d’un esprit tout-puissant, réellement existant, soit sous la forme chosifiée d’une matière omnipotente. Théisme et athéisme, spiritualisme et matérialisme, pour opposés qu’ils soient, s’unissent dans une vaine tentative d’expliquer le mystère des origines. »

[12] Edgar Morin, Introduction à la pensée complexe, p.87. « Le spiritualisme généralisé ne vaut guère mieux que le matérialisme généralisé. Tous deux se rejoignent dans une vision unificatrice et simplificatrice de l’Univers. »

[13] Edgar Morin, op.cit. p. 60

[14] Edgar Morin, op.cit., p. 147

[15] Thomas Hertog, L’Origine du temps, Odile Jacob, 2023, p. 260

[16] Paul Diel, op. cit., p. 55 « L’harmonie manifeste de l’univers, l’homme ne peut l’imaginer que sous la forme d’une intentionnalité surhumaine, omnipotente […] le créateur intentionnel est nécessairement imaginé comme existant en dehors des conditions limitatives de l’existence humaine. »

[17] Edgar Morin, op.cit., p. 56. « Le grand mystère à savoir que l’objectivité scientifique doive nécessairement apparaître dans l’esprit d’un sujet humain est complètement évité, occulté »

[18] Thomas Hertog, op.cit., p. 376

[19] L’origine du temps, avec Thomas Hertog – DAILY SCIENCE

[20] Thomas Hertog, op.cit., p. 378

[21] Thomas Hertog: “Nous vivons le moment darwinien de la physique” | L’Echo (lecho.be)

[22] Thomas Hertog: “Nous vivons le moment darwinien de la physique” | L’Echo (lecho.be)

[23] Thomas Hertog, op.cit., p. 386 « Si on adopte un point de vue quantique, la myriade de chemins qui s’ouvrent dans le futur sont, en un sens, déjà là, comme un paysage des possibles »

[24] Paul Diel, op.cit., p. 51

[25] Lionel Naccache, Apologie de la discrétion, Odile Jacob, 2022, p. 95

[26] Lionel Naccache, op.cit., citant Spinoza, Éthique, Partie III

[27] Lionel Naccache, op.cit., p. 19 sq.

[28] Paul Diel, op. cit., p. 90

[29] Denis Lafay, Frères d’âmes, Éditions de l’Aube, 2021, p. 82

[30] Denis Lafay, op. cit., p.75

[31] Jacques Robin, Laurence Boranski, L’urgence de la métamorphose, Des Idées et des Hommes, 2007, p.191

[32] Frédéric Lenoir, L’Odyssée du sacré, Albin Michel, 2023, p. 500

[33] Frédéric Lenoir, Op.cit, p. 502

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