par Maite Manzano (RSEDD 2018)

 

En 2013, le président des États Unis, alors Barack Obama, a prononcé un message inattendu dans son discours de l’État de l’Union: “L’impression 3D a le pouvoir de révolutionner la façon dont on fait presque tout”. Avec ces mots, Obama faisait signe de l’imminente arrivée de la troisième révolution industrielle, où la technologie, connue sous l’appellation “de fabrication additive” sera clé. Cet technologie repose sur la création d’objets physiques à partir de l’ajout de matière assisté par ordinateur.

L’impression 3D n’est pas nouvelle. Ses origines remontent à 1981 mais c’est au cour de ces dernières années qu’on a commencé à voir l’énorme potentiel que peut avoir cette technologie pour le futur. Pas seulement à un niveau industriel, mais aussi à un niveau social et environnemental.  Dans le futur on pourrait fabriquer in situ tout ce dont on aura besoin, comme des aliments, des meubles, voire des bâtiments.

Cette technologie peut impliquer un changement radical de nos modes de production. Dans certains secteurs la diminution des coûts de production permettra de créer un produit pour un coût similaire à celui normalement nécessaire à des milliers. On passera ainsi d’économies d’échelle et de la production délocalisée à une ère définie par la décentralisation de la manufacture et la fabrication des objets sur demande.

Ce changement de paradigme, que certains experts disent plus ou moins proche, aura des applications très intéressantes dans les différents objectifs de Développement Durable de l’ONU. Il y a plusieurs aspects où l’impression 3D pourrait améliorer la planète et le bien être de ses habitants.

Changement de mentalité Le fait de fabriquer l’objet beaucoup plus proche de soi, voire, le fabriquer soi-même, fait prendre conscience des ressources utilisées et des déchets générés. Aujourd’hui, l’empreinte que laisse la fabrication des objets est transparente pour nous tandis qu’avec ce système on serait plus sensibilisés.

Réduction des déchets industriels L’industrie actuelle produit une énorme quantité de résidus peu réutilisés ou recyclés. Le retour à un modèle de production local implique que le cycle des matières premières reste dans les villes En outre, à la différence de la fabrication soustractive, l’impression 3D utilise seulement la matière nécessaire et l’ajoute couche à couche, en se passant de moules et donc de la matière nécessaire à la construction de ce dernier.

Utilisation des matières recyclées ou biodégradables Pour la création des produits on peut utiliser des matières recyclées ou  biodégradables comme la résine, la plante de chanvre ou le PLA biodégradable.

Réduction d’émissions pour le transport de marchandises L’empreinte écologique des produits sera diminuée si les biens sont des fichiers numériques à imprimer plutôt que des objets physiques devant être transportés en bateau, avion ou camion.

Augmentation de l’autosuffisance des communautés les plus défavorisées La progressive diminution des prix des imprimantes et l’existence des plateformes de codes libres comme Open Source Ecology permettront un fabrication simple des différentes machines industrielles. Cela rendra possible la construction de petites communautés durables, même dans des petites villages.

Des logements plus accesibles La Start–up espagnole Be More 3D a présenté en 2017 la première maison construite en Espagne avec une technologie de fabrication additive. Ce modèle pilote a été construit avec une imprimante de beton de 7 mètres de largeur et 5 d’hauteur.  Une maison de 70 mètres carrés construite en moins de 2 mois avec un prix potentiel de 50.000 euros. Une solution très intéressant pour fournir des logements dignes.

 

Plus de recyclage et culture de réutilisation Le développement de ce type d’imprimante permettra de réutiliser la matière de prototypes ratés. Cette technologie permettra aussi de prolonger le cycle de vie des produits car on pourra imprimer des pièces et des pièces de rechange de façon indépendante, voire donner un usage différent au même produit en ajoutant différentes pièces 3D.

Consommation d’énergie Sur ce facteur il y a différents avis. La consommation énergétique des imprimantes dépend du type du matière utilisées. Si la technologie utilise un laser pour fondre une matière, la consommation d’énergie se multiplie. Au contraire si la matière utilisée par l’imprimante est de la résine, la consommation est similaire à celle d’un ordinateur.

Cependant, des études montrent que les imprimantes 3D provoquent l’émission des composants organiques volatiles (VOC) mais des chercheurs considèrent que la solution est assez simple pour éviter cela, des entreprises comme Zimple ont déjà développé des solutions.

C’est encore tôt pour évaluer les impacts et bénéfices de cette technologie car elle est en train d’émerger. Cependant elle est en train d’évoluer très rapidement et peut apporter d’énormes avantages pour l’économie, la société et la planète.

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