Cela fait maintenant plusieurs années que j’ai entamé une démarche personnelle pour m’intéresser davantage aux soucis de la planète, au sens large. J’ai la chance de travailler depuis 10 ans dans une chaîne de télévision qui informe, je suis donc censée être calée sur tous les sujets, dont les sujets sociétaux et d’environnement. Mais en fait, en creusant encore plus, je me suis rendue compte que non, j’avais encore beaucoup à apprendre sur le développement durable.
On sait tous qu’il existe un réchauffement climatique lié à la pollution humaine, qu’on devrait faire quelque chose pour l’enrayer, que la société va mal, qu’on parle de crise économique, de pauvreté, de faim dans le monde… Nous avons tous ce même niveau d’information. Mais je voulais aller plus loin. Je me suis donc tournée vers la mine d’or qu’est internet et là, je me suis rendue compte qu’il y a des montagnes d’information à qui veut bien se renseigner : des instituts, des Think tanks, des institutions, des ONG, des associations, des magazines, des blogs, des salons, j’en passe… Je me suis abreuvée de tout cela, je me suis abonnée à des magazines, des newsletters, j’ai lu des articles, des livres, des pétitions, etc… Et puis, un constat : il y a de quoi déprimer par le bilan. Qu’avons-nous fait de bien au cours des 40 dernières années, depuis que je suis née ? Des tas de choses : progrès de la médecine et allongement de l’espérance de vie, progression de l’égalité des sexes, amélioration du niveau de vie général, allongement du temps consacré aux loisirs, révolution numérique, consommation de masse… Et voilà, ça dérape.
Le bilan réel dans notre monde industrialisé est plutôt celui-ci : fracture sociale, système politique dépassé, course à la croissance impossible dans un contexte de crise économique, société de consommation de masse sans tenir compte des ressources limitées, lobbies surpuissants qui mettent à mal notre démocratie de façade, industries dont le profit est leur seule inquiétude parfois au détriment de notre santé, etc. Et maintenant que j’ai écrit cela, qu’est-ce qu’on fait ? On déprime ? Et bien non, figurez-vous qu’il existe des solutions ! Oui, je vous assure, certains ont essayé. Allez voir par exemple le site Efficycle et leur Rapport 2015 en 365 initiatives pour réinventer notre monde. Ceux qui ont essayé ont-ils réussi ? Peu importe. J’ai compris qu’il ne suffisait plus de constater et de s’indigner, désormais je veux agir. Comment ? J’applique la théorie des petits pas. Pas de révolution, juste des changements, parfois anodins, parfois plus importants, mais des changements. Je fais attention à ce que j’achète, pourquoi j’achète, à qui j’achète, comment je consomme, comment je jette, comment je partage, comment je m’informe, comment je participe à la vie citoyenne, comment j’éduque mes enfants à ces pratiques. D’un point de vue professionnel, j’ai trouvé une voie qui s’ouvre à moi et qui correspond à mes nouvelles convictions : la responsabilité sociétale d’entreprise, la RSE. Comment mettre en place les bonnes pratiques, les démarches responsables, allez, disons-le carrément, l’exemplarité dans le monde professionnel ! Tant de choses sont à faire, à imaginer.
Ce mouvement que j’ai initié dans ma vie personnelle, j’aimerais l’appliquer dans mon entreprise, mettre en place des petits changements qui, mis bout à bout, au final, changent tout. C’est ambitieux ? Certainement. C’est illusoire ? Je ne pense pas. Les entreprises jouent un rôle clé envers leurs salariés, leurs partenaires, leurs fournisseurs, et pour la mienne, leurs téléspectateurs. Surtout que nous sommes très suivis sur le continent de l’avenir, le continent africain. Montrons leur l’exemple avant que ce ne soit le contraire. Et en tant que chaîne du service public, ne devrions-nous pas être exemplaire et être un vecteur de démarche responsable ?
Je ne suis pas encore une fervente militante sur ces sujets, je suis débutante. Je roule encore en 4×4, c’est pour dire la marge de progression que j’ai encore ! Mais je sens bien que le mouvement est en marche et je ne veux pas regarder le train partir sans monter dedans. Je n’ai pas l’impression de faire des efforts en modifiant mes habitudes, au contraire, je me sens mieux et plus en accord avec le monde qui m’entoure.
Alors à tous ceux qui me posent la question : « c’est quoi ton truc RSE ?», je leur répondrai que c’est l’avenir ou encore mieux le présent ! Si toutes les entreprises étaient dans une démarche responsable, alors elles n’auraient pas besoin d’experts RSE. J’aime cette idée de croire que ce n’est donc pas un métier d’avenir. J’espère que mes enfants n’auront pas à choisir cette voie dans 15 ans.