Article de Paul Fournier-Delouvée (MS EEDD parcours IGE 2023-24)
Introduction
Le réensauvagement, ou rewilding en anglais, émerge depuis une trentaine d’années[1] et s’affirme comme la nouvelle méthode pour restaurer les écosystèmes. Plébiscité par la communauté scientifique, il replace la nature au centre des préoccupations et semble garantir dans l’imaginaire collectif un retour à une nature originelle préservée. Toutefois, quelques problèmes posés par cette approche peuvent freiner l’enthousiasme qui l’accompagne. Tout d’abord, sur le plan théorique, ses contours ne sont pas totalement arrêtés : le réensauvagement est un terme polysémique dont la définition a fait l’objet de nombreux débats au sein de la communauté scientifique.[2]
Ensuite, en pratique, selon les conditions dans lesquelles il est appliqué, il peut engendrer des conflits entre les populations humaines et les espèces animales et végétales, voire des effets pervers indésirables dans certaines circonstances.[3] Pour autant, il semble qu’un mouvement global de réensauvagement se mette en place à l’échelle planétaire, et que ses perspectives sont prometteuses.
Cet article sera illustré à travers deux exemples d’associations environnementales pratiquant une forme de réensauvagement : Snowchange Cooperative[4], basée à Joensuu en Finlande, et Mocamana l’Esprit Nature, qui est localisée à Nouméa en Nouvelle-Calédonie.
Réensauvagement, de quoi parle-t-on exactement ?
En premier lieu, il convient de définir précisément la notion de réensauvagement. Depuis les trente dernières années, de nombreuses définitions ont été proposées par les scientifiques.
La première occurrence du terme réensauvagement apparaît en 1985 dans l’article de Soulé et Noss[5]. Selon eux, le réensauvagement est la réintroduction de grand mammifères, préférentiellement carnivores, dans des écosystèmes dégradés dont toutes les fonctions ne sont plus assurées. En particulier, Soulé et Noss définissent le réensauvagement comme une complémentarité de 3 facteurs :
- Des espaces naturels bénéficiant d’une protection stricte
- De la connectivité entre ces espaces naturels
- Des espèces clés
Favoriser le retour de super-prédateurs au sommet de la chaîne trophique permet de réguler l’ensemble des espèces sous-jacentes, en rétablissant les équilibres entre ces dernières lorsque ceux-ci étaient rompus. Leur grande capacité de déplacement et d’action au sein des milieux permet un processus de large envergure avec des effets observables dès le court terme.
L’exemple emblématique du réensauvagement par la réintroduction de super prédateurs est celui des loups au parc de Yellowstone.[6] En l’absence du loup, éradiqué au début du XXème siècle, le parc naturel subissait les dégradations des cervidés, qui proliféraient, sur l’ensemble de la végétation. Les responsables du parc ont donc décidé de réintroduire 41 loups canadiens entre 1995 et 1997 afin de réguler les populations de cervidés. Les conséquences dépassèrent leurs espérances.
Non seulement les loups chassèrent les cervidés et régulèrent leur nombre, mais ils permirent également à un grand nombre d’espèces de se ré-approprier l’espace. Les cervidés sont désormais en permanence sur le qui-vive, un « paysage de la peur » s’étant installé[7]. Ils fréquentent désormais moins les berges des rivières, trop exposées, et ne broutent plus les jeunes pousses de la flore des berges qui se développe à nouveau et limite l’érosion croissante des berges.
Le développement de la flore sur les berges enrichit les cours d’eau et favorise le retour du castor, qui va, grâce à la construction de barrage, re-structurer complètement le lit de la rivière et attirer, à son tour, d’autres espèces. De plus, le loup exerce une pression sur le coyote, qui s’était grandement multiplié depuis la disparition du super prédateur et avait fortement contribué à réduire les populations de petits cervidés comme les antilopes d’Amérique, les petits rongeurs et les rapaces les chassant. Les espèces charognards se sont également multipliées, profitant des carcasses laissées par les meutes de loups.
Le retour du loup dans le parc du Yellowstone a donc permis à tout un écosystème de se régénérer. Pour autant, ce cas est un exemple très particulier, où la pression anthropique est quasi-nulle et où les espaces sont si grands qu’une réintroduction à large échelle est envisageable en l’état. Il est cependant majoritairement acté que cette définition du réensauvagement est trop réductrice, et de nouvelles méthodes proposent des effets similaires.
Le réensauvagement, tel qu’il est défini selon Carver et al, est :
Le processus de reconstruction d’un écosystème naturel, à la suite d’une perturbation humaine majeure, en rétablissant les processus naturels et le réseau alimentaire complet ou presque complet à tous les niveaux trophiques, en tant qu’écosystème autonome et résilient utilisant le biote qui aurait été présent si la perturbation n’avait pas eu lieu. L’objectif ultime du réensauvagement est la restauration d’écosystèmes autochtones fonctionnels contenant toute la gamme des espèces à tous les niveaux trophiques, tout en réduisant le contrôle et les pressions exercés par l’homme. Les écosystèmes réensauvagés devraient – dans la mesure du possible – être autosuffisants et ne nécessiter aucune intervention ou une intervention minimale.
Des initiatives européennes, comme Rewilding Europe[8], portent cet objectif sur l’ensemble du continent.
Le génie environnemental, arme à manier avec précaution
Si l’on admet la définition de Carver et al de réensauvagement, la méthode peut faire appel au génie environnemental, c’est-à-dire l’ingénierie en charge de résoudre des problèmes environnementaux, en intégrant les sciences pour y parvenir. La principale difficulté est de déterminer à quel moment un écosystème est si dégradé qu’il ne peut se reconstituer de lui-même, ou très lentement, et jusqu’à quel point l’Homme doit intervenir pour garantir la restauration des fonctionnalités disparues.
La coopérative Snowchange s’est faite connaître en tant que première association à avoir gagné un procès environnemental en Finlande.[9] En 1986, l’entreprise d’énergie publique Vapo acquiert un terrain de 110 hectares à proximité de Joensuu, à l’Est du Pays. L’objectif était d’exploiter la tourbière de Linnunsuo se trouvant sur le site à des fins de production d’électricité. La tourbière est une zone humide dont les végétaux s’accumulent et se décomposent de manière très lente, constituant la tourbe, une terre fossile organique très riche en carbone.[10]
La tourbière est donc un puits de carbone très efficace, et a fortiori une source d’énergie lorsque l’on brûle la tourbe qui en est extraite. En 2010 et 2011, les eaux acides chargées en métaux lourds de la tourbière exploitée débordèrent et contaminèrent la rivière adjacente Jukajoki, tuant toute la faune aquatique dont dépendait une partie de la population locale pour exercer une activité de pêche artisanale sur lac d’eau douce.[11] Les pêcheurs constituèrent une association, Snowchange Cooperative, et réussirent à faire condamner en justice l’entreprise Vapo, contrainte de céder Linnunsuo à l’association en avril 2017.
Afin de restaurer le milieu et de supprimer les nuisances (rejets de méthane et de CO2 de la tourbière dégradée, métaux lourds…), les membres de Snowchange sollicitent le génie environnemental. Ils utilisent des engins de génie civil et façonnent des digues sur l’ensemble du site pour constituer des bassins de plus ou moins grande surface, qu’ils inondent pour supprimer les émissions de gaz à effets de serre.
Les bassins, de surfaces variées, permettent de favoriser des écosystèmes différents. L’association mène un programme de suivi des espèces végétales et animales présentes sur le site pour mesurer le retour des espèces suite aux travaux. De manière parallèle, l’association mesure les émissions de gaz à effet de serre de la tourbière, et compare l’effet d’atténuation de l’eau douce et des espèces végétales sur les émissions.
Depuis, l’ONG œuvre sur d’autres site pour réduire l’impact anthropique et rétablir les fonctionnalités des zones humides finlandaises. Cela passe par la suppression de fossés qui drainent l’eau et assèchent les zones humides. Lorsque des engins thermiques ne sont pas disponibles, l’association utilise des méthodes « low-tech » en constituant une succession de petits barrages constitués de branches mortes et de terre trouvées sur site afin de retenir au maximum l’eau et les éléments organiques dans le fossé.
Elle restaure également les rivières autrefois transformées en canaux en détruisant les digues et en enrichissant le cours d’eau par des apports minéraux. Ces apports de minéraux peuvent aller du gravier de quelques millimètres de diamètre qui favorise le frai des salmonidés (truites et saumons dont les œufs ont besoin d’anfractuosités pour se fixer), aux rochers de plusieurs mètres de diamètre, dont le rôle est de créer des écoulements rapides de l’eau autour d’eux. Ces zones d’accélération du courant favorisent la diversité du cours d’eau et améliore son oxygénation par l’incorporation des bulles d’air emprisonnées dans les rapides.[12]
L’association Mocamana l’Esprit Nature agit également pour préserver les écosystèmes de Nouvelle-Calédonie. Basée à Nouméa, un des objectifs de l’association est de reboiser les massifs de forêt sèche de l’île. Ce biome, au fort taux d’endémisme (219 espèces végétales sur les 366 espèces répertoriées) est celui de l’île ayant subi les plus fortes dégradations. En près de deux siècles, la forêt sèche a perdu près de 98 % de sa surface d’origine, pour ne couvrir plus que 175 km².
Les travaux de l’association passent par une éradication des espèces exotiques envahissantes sur les zones dégradées et par une plantation d’espèces autochtones et endémiques. L’association privilégie tout d’abord les espèces dites « pionnières » (les premières à apparaître dans un milieu), puis en densifiant avec des espèces « secondaires ». Ces travaux peuvent s’accompagner d’aménagement de sentiers dans les espaces naturels à proximité des centres urbains, comme au parc du Ouen Toro, qui abrite une forêt sèche préservée en plein cœur de Nouméa.
En réalisant des sentiers balisés, l’association espère limiter l’érosion des sols et définir des zones où l’homme relâche la pression. Pour s’approvisionner en plants, l’association se fournit auprès de pépinières locales et développe la sienne en collectant les graines d’individus de profils géographiques et génétiques les plus variés possibles. L’objectif de l’association est d’élargir ses compétences de réensauvagement aux biomes du maquis minier (89 % d’espèces végétales endémiques)[13] et de la forêt humide. Cependant, l’association déploie dores et déjà de nombreux efforts dans la lutte contre les espèces exotiques envahissantes afin de pérenniser les plantations.
Le cas problématique des territoires insulaires : quand les Espèces Exotiques Envahissantes étouffent la nature
Le réensauvagement « libre » peut se heurter à la problématique des Espèces Exotiques Envahissantes dans les territoires insulaires. C’est le cas en Nouvelle-Calédonie, où la biodiversité locale n’a pas les armes pour s’adapter en l’espace de quelques générations à l’impact des espèces introduites par l’Homme.
Historiquement, 9 espèces de chauve-souris, dont 6 endémiques, représentaient les seuls mammifères présents sur l’île.[14] L’introduction du cerf rusa pour la chasse, et tous les animaux commensaux de l’homme comme les animaux domestiques retournés à l’état sauvage (cochons, chats, chiens, chevaux, vaches, lapins, chèvres…)posent un véritable problème de préservation de la biodiversité aux naturalistes. Les commensaux les plus problématiques sont les rongeurs accompagnants les débarquements humains comme le rat noir, le rat surmulot, le rat du Pacifique et la souris grise, qui peuvent en l’espace de quelques générations fragiliser considérablement des populations d’espèces autochtones[15].
Les mammifères herbivores sont friands de jeunes pousses et retournent la terre pour trouver leur nourriture, dégradant les écosystèmes forestiers, tandis que les chats, chiens et rongeurs sont une menace terrible pour les oiseaux autochtones, dont la plupart n’ont pas développé dans leur mécanisme de défense une parade à ces nouveaux dangers. L’exemple typique est le cagou huppé (Rhynochetos jubatus), oiseau emblématique de Nouvelle-Calédonie.
Cet échassier est incapable de voler et pond un unique œuf par an. En cas de danger, son réflexe est de se plaquer au sol et de rester immobile, devenant ainsi une proie facile.[16] Des végétaux exotiques envahissants prolifèrent également dans les zones dégradées, comme le faux-mimosa (Leucaena leucocephala), le tulipier du Gabon (Spathodea campanulata) ou le goyavier de Chine (Psidium cattleianum).
La seule solution existante à l’heure actuelle dans ces milieux est la lutte manuelle, comme la chasse ou la coupe ou l’arrachage.[17] Des essais d’introductions d’espèces exotiques dans le but d’exterminer une espèce exotique envahissante ont été tentés dans plusieurs pays, mais aucune n’a réellement fonctionné, conduisant parfois à des résultats inverses.
C’est le cas de l’Euglandine rose (Euglandina rosea), escargot prédateur d’autres escargots, introduit pour limiter la propagation en Nouvelle-Calédonie de l’escargot géant africain, ou Achatine (Lissachatina fulica). Cependant, le gastéropode prédateur contribue au déclin du bulime (Placostylus fibratus), escargot endémique et menacé.[18]
L’ouvrage Des poissons dans le désert, quand l’homme répare la nature d’Elisabeth Kolbert[19] témoigne lors d’entretiens de l’hubris de l’Homme de vouloir contrôler la nature et de son fourvoiement de penser que jouer avec les espèces n’implique pas des conséquences qui peuvent dépasser son imagination.
Réensauvager n’est pas seulement restaurer la nature, c’est protéger les populations autochtones garantes de la pérennité de cette dernière
Pour réensauvager les espaces naturels, il ne suffit pas de prendre des mesures de protection environnementales sur un territoire donné. Il faut, comme l’illustre le documentaire L’Europe à la reconquête de la biodiversité[20], accompagner économiquement les populations locales pour maintenir leurs activités traditionnelles qui protègent les écosystèmes dont elles dépendent. C’est le cas de la coopérative Snowchange.[21] [22]
Parallèlement à l’ingénierie environnementale et au suivi scientifique pour évaluer les effets du réensauvagement, les membres de l’association sont également pêcheurs. Le documentaire Es lebe das Moor[23] témoigne de leurs pratiques de pêche traditionnelle sur lacs d’eau douce, dont le savoir-faire est transmis localement de générations en générations. Les pêcheurs fabriquent des nasses, dont certains filets sont centenaires.
Deux à trois fois par semaines, les pêcheurs vont relever les nasses sur une barque en bois fabriquée à la main. Les super prédateurs, comme les hauki, les brochets, sont relâchés afin de garantir la fonctionnalité de la chaîne trophique. Les poissons sont gardés sur la barque dans une grande bassine d’eau afin de limiter leur stress, avant d’être mis à mort sur la berge. Les prises, essentiellement des lahna, des brèmes communes et des kuha, des sandres, sont ensuite préparés artisanalement dans les cuisines d’une ancienne école dont l’association a récupéré les bâtiments.
Les filets et préparations sont ensuite vendues sur le marché de Joensuu, ou plus occasionnellement à Helsinki. Lors de l’hiver, les pêcheurs continuent leurs activités grâce à des filets d’une cinquantaine de mètres disposés judicieusement entre deux trous réalisés dans la glace. L’association réalise également la pêche des muikku, les petites marènes, un salmonidé qui ressemble à une sardine.
Cette pêche éprouvante a lieu sur d’immenses lacs d’eau douce en plein hiver finlandais, lorsque la nuit dure près de 19 heures et les températures peuvent atteindre les -30°C.[24] Sans ces activités piscicoles qui emploient deux salariés à temps plein et une dizaine de saisonniers par an, il n’est pas sûr que les mesures de protection pour garantir la pureté de l’eau soient aussi fortes.
Conclusion
Le réensauvagement, ou rewilding, se développe depuis une trentaine d’années. Si le principe phare était auparavant la réintroduction d’espèces clés dans des réserves protégées, le terme a depuis évolué et désigne aujourd’hui la reconstruction d’un milieu naturel à la suite d’une perturbation humaine afin d’en rétablir le plus grand nombre de fonctionnalités possibles, tout en en limitant au maximum l’intervention humaine. La contribution du génie environnemental dans le réensauvagement des espaces sauvages est un outil puissant, mais qu’il faut utiliser avec précaution en questionnant son besoin et en circonscrivant ses actions au strict nécessaire.
Le réensauvagement peut se heurter à des cas particuliers qui posent des problèmes complexes, comme le cas des territoires insulaires face aux espèces exotiques envahissantes, ou bien les territoires plus densément peuplés, où la réintroduction d’espèces sauvages ne doit pas se faire au prix d’activités économiques traditionnelles locales.
C’est pourquoi il est indispensable de penser le réensauvagement des espaces naturels avec et pour les populations locales afin de maintenir leurs savoirs-faire et leur garantir de subvenir à leurs besoins. Ce sont ces populations locales qui sont les gardiens de la nature que les sociétés artificialisées cherchent à retrouver.
[1] (Reed F. Noss, 1985)
[2] (Prior & Ward, 2016)
[3] (Jozeffkeulartz, s. d.)
[4] (Snowchange Cooperative, 2024)
[5] (Soulé Michael & Noss Reed, 1998)
[6] (Marc Mortelmans, 2022)
[7] (Laundré et al., 2001)
[8] (Snowchange Cooperative, 2024)
[9] (Snowchange Cooperative, 2024)
[10] (Van Der Velde et al., s. d.)
[11] (Mustonen, 2014)
[12] (Pulg et al., 2013)
[13] (Morat Philippe et al., 1986)
[14](UICN, s. d.)
[15] (Harper & Bunbury, 2015)
[16] (Hunt et al., 1996)
[17] (Courchamp et al., 2003)
[18] (Griffiths, 1993)
[19] (Elizabeth Kolbert, 2022)
[20] (Vincent Pérazio, 2018)
[21] (Ogar et al., 2020)
[22] (Mustonen et al., 2022)
[23] (Katrin Kleemann, 2023)
[24] (Mustonen et al., 2023)
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