par Eric Rivoallan (RSEDD 2018)

 

Comme tout être vivant sur terre (de la plante au lombric), l’Homme est originellement éco-conçu, nativement circulaire, faisant partie d’un écosystème à la mécanique complexe et fascinante qui crée la vie sur notre unique planète Terre.
« Poussière, tu redeviendras poussière », le principe « Craddle to Craddle » (du berceau au berceau) appliqué à l’Homme.

Mais voilà, depuis 150 ans, l’homme et ses activités, impactent durablement et négativement le système dont il dépend (eau, air, sols, biodiversité, climat).

Afin de réduire les impacts du « produit Homme » sur l’environnement, essayons de lui appliquer les grands principes de l’économie circulaire.

Schéma 1.

L’économie circulaire telle que la définie l’ADEME est « un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à :

  • augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources (et éviter leur gaspillage),
  • à diminuer l’impact sur l’environnement,
  • tout en développant le bien être des individus ».

En appliquant cette définition et les grands principes de l’économie circulaire, notamment la stratégie des 7 R (cf. schéma 2), essayons donc de voir comment le produit « Homme » pourrait devenir plus sobre en utilisation des ressources, avoir un minimum d’impact sur son environnement, tout en restant heureux à toutes les étapes de sa vie.

Schéma 2.

Il est essentiel de rappeler qu’une telle analyse dépend fortement de plusieurs paramètres : géographique, temporel, comportemental, culturel… Ainsi, une personne née et vivant en Inde, n’aura pas les mêmes comportements de consommation des ressources, ni les mêmes impacts

qu’une personne née en France et encore moins de nos jours.

Dans notre cas, nous imaginerons que nous parlons d’un français moyen urbain contemporain.

 

Phase 1 : REPENSER LE PRODUIT ET SA PRODUCTION :

Stratégie 1 : REFUSER
Première stratégie de l’économie circulaire : se passer du produit.

Nous sommes actuellement 7 milliards, les projections démographiques à 2100 sont de 10 milliards d’individus sur la même planète déjà surexploitée.

Une naissance étant considérée, dans une étude publiée en 2017 dans l’Environmental Research Letters, comme le plus impactant en termes d’empreinte carbone (cf. schéma 3), un premier moyen serait de limiter les naissances.

Schéma 3.

D’ailleurs, un courant analysé par la sociologue Anne Gotman, dans son livre « Pas d’enfant. La volonté de ne pas engendrer » aux éditions de la Maison des sciences de l’homme, montre comment des personnes ont décidé de ne pas procréer pour des raisons écologiques[1]. Dans ce cas, le refus est volontaire.
D’autres façons de limiter les naissances pourraient être politiques, comme c’était le cas en Chine jusqu’en 2013, ou de décider de n’autoriser que les naissances « naturelles » (non assistée par des moyens humains ou techniques eux-mêmes consommateurs d’énergie et émetteurs de GES) et souhaitées, en promouvant les moyens de contraception et en facilitant l’IVG.

 

Stratégie 2 : REPENSER
La seconde stratégie consiste à repenser le produit afin de limiter son impact environnemental lors de sa production ou de son utilisation, on parle alors d’éco-conception.

Dans le cas du produit « Homme », il semble essentiel, non de revoir son enveloppe physique, son hardware à ce stade (nous l’aborderons plus dans la phase #2 consacrée à son utilisation), mais plutôt son disque dur, son système d’exploitation.
Ainsi, il serait idéal de faire un bon « reset » et de repenser complètement son éducation, ses comportements, son mode de vie, afin qu’il soit plus sobre et raisonné en matière de consommation de ressources et de production de déchets.

Il faudrait par exemple intégrer les enjeux environnementaux tout au long du parcours scolaire, de manière centrale, en rappelant que sans la nature, l’homme ne pourra pas subsister. Prôner la sobriété dans ses comportements, sa consommation et rappeler qu’acheter, posséder ou être riche ne rend pas plus heureux.
Aujourd’hui, ces démarches sont plus portées par des individus, des associations (ex. la Fresque du climat avec notamment « La rentrée climat »[2]) ou par des démarches étudiantes (Manifeste étudiant pour un réveil écologique[3], Avenir Climatique[4]…). Malheureusement, trop peu d’écoles petites ou grandes ont intégré concrètement ces sujets dans leur cursus et leurs programmes… et encore moins leur ministère de tutelle (#onsymetquand? @M. Blanker).

Passé l’éducation, les comportements du quotidien sont aussi importants qu’ils soient individuels ou collectifs. Il faudrait ainsi repenser intégralement nos modes de consommation les plus impactant (cf. Schéma 4) : notre alimentation, nos modes de transports, nos lieux de vie, nos consommations du quotidien, nos loisirs…

Schéma 4. Empreinte carbone des Français, source Carbone 4, Agreste, INSEE [5]

Il semble évident que les démarches de petits gestes symboliques (éteindre les lumières, trier les déchets, financer le replantage d’arbre pour compenser son impact carbone…) ne suffiront pas.

De la même manière, les entreprises devraient revoir leurs modèles d’affaires et leurs organisations afin d’être alignées avec les contraintes environnementales et les nouveaux comportements de consommation.
Par exemple, tous les produits pourraient être nativement éco-conçus (100% recyclables, réparables, durables, non énergivores…) sous peine d’être interdits à la consommation. NB : je ne parle pas juste d’une ACV (Analyse du Cycle de Vie) alors que le produit existe déjà, mais de penser, avant même son existence, son usage et ses effets sur l’environnement.
Certaines démarches, trop rares, pourraient aller dans ce sens : Loop, qui réinvente la consigne pour s’affranchir des emballages plastiques ; Adidas, avec sa basket 100% recyclable[6] ; « L’Increvable[7] », une machine à laver le linge durable et réparable…
Là encore, un gros potentiel de développement et d’opportunités.

Schéma 5. Extrait du cours de Jean Marc Jancovici à l’école des Mines [8]

La pierre d’achoppement réside dans le système économique et politique dans lequel nous vivons : système capitaliste, basé sur la consommation et la croissance infinie, dont l’indicateur de performance (et de bien-être) principal est le PIB, indice qui oublie de prendre en compte la nature (considérée gratuite) et néglige le fait que nous faisons partie d’un système fini aux ressources limitées (cf. schéma 5). Ce qui nous amène à consommer plus que ce que la Terre peut nous donner avec un jour du dépassement cette année au 5 mai pour la France.

 

Comme le propose Gunter Pauli avec « l’économie bleue », il pourrait être intéressant de s’inspirer de la nature. En effet, dans la nature, un écosystème ne produit aucun déchet, ne gâche rien, réutilise tout. Des milliers d’acteurs coopèrent de façon harmonieuse, chacun trouvant de quoi subvenir à ses besoins. La notion de chômage est inexistante, l’énergie est utilisée avec efficience et seules les ressources locales disponibles sont utilisées. Appliquer ces principes à l’économie humaine serait ainsi vertueux, créateur de valeur sociale et écologique.

Avec tous ces éléments, il est clair que le chantier « repenser » le logiciel d’exploitation du produit « Homme » est de loin le plus compliqué mais surtout le plus important.

 

Stratégie 3 : RÉDUIRE
La troisième stratégie consiste à réduire le produit.

Schéma 6. Infographie B&L evolution

Dans le cas du produit « Homme », on pourrait parler de lui faire faire un régime. Il s’agit donc là d’approvisionnement responsable, d’optimisation des opérations et de réduction de sa consommation, afin de limiter son impact environnemental.

Au niveau individuel, une infographie réalisée par B&L évolution en décembre 2018 (issue d’une étude plus complète que vous retrouverez ici[9]) donne des exemples de ce que nous devrions faire afin de maintenir le réchauffement sous 1,5 °C (cf. Schéma 6).

Il ne s’agit plus là d’un simple régime avant l’été ou après les fêtes, mais d’un véritable effort de guerre sur le long terme.

Sans aller jusque-là, une autre étude de l’ADEME met en avant l’impact environnemental de nos produits du quotidien[10]. Là encore, le mot d’ordre est la sobriété : acheter des produits solides, durables, réparables, éviter le suréquipement, les achats évitables comme :

  • une nouvelle télé 3 fois plus grosse alors que la précédente fonctionne toujours,
  • un SUV alors que nous ne sommes que 3 dans le foyer et vivons à Paris,
  • des vêtements qui ne seront jamais portés, soit 68% des vêtements achetés, selon une étude Movinga[11].
  • le dernier portable à 1200 € alors que celui que nous avons à seulement 2 ans (OK nous pouvons être victime de l’obsolescence programmée ou de produits non réparables, mais renseignons-nous avant afin de nous équiper de manière plus responsable).
  • Sans oublier les 75 000 tonnes[12] de jouets pour enfants, trop souvent en plastique, qui finissent dans nos poubelles chaque année, soit 1,27 jetés chaque seconde en France et 40 millions jetés chaque année[13]

Ainsi pour faire changer les codes et répondre aux besoins des personnes, un enjeu de taille demeure : leur proposer une expérience acceptable, vivable et valorisante.

De la même manière que le phénomène « flygskam[14] » (honte de prendre l’avion) se développe en Suède, comment faire de même pour l’achats de produits neufs, jetables, sous emballages plastiques… et plus généralement pour valoriser une consommation plus sobre et respectueuse de l’environnement ? Un beau challenge pour les marketeux et autres spécialistes de la communication.

Schéma 7. Infographie carbon4

Comme pour les stratégies précédentes, les actions individuelles isolées ne suffiront pas. Le 1er Rapport du Haut Conseil pour le Climat[15] publié le 26/06 souligne d’ailleurs que 60% des actions devront être collectives (industrie, fret, services publics, agriculture…) contre 20% pour les gestes individuels (cf. Schéma 7)

Tous les produits « Hommes » devront s’y mettre ensemble. On pourrait ainsi faire le rapprochement avec un autre levier de l’économie circulaire : « l’écologie industrielle et territoriale » (EIT)
L’EIT consiste à développer des synergies, mutualiser des moyens et des services, partager des infrastructures entre industriels au sein d’un même territoire. Elle s’organise principalement autour de démarches collectives mises en place par les pouvoirs publics, les chambres consulaires ou les associations locales d’entreprises.

Appliquée au produit « Homme », bonne nouvelle, il s’avère qu’on le fait déjà ! Dans nos cités, dans l’éducation, la santé, les transports publics… nous mutualisons.
Il serait ainsi intéressant de trouver de nouvelles sources de mutualisation.
Ainsi, un exemple dans le secteur de la musique va dans ce sens en Grande-Bretagne[16] : afin d’arrêter de faire des allers/retours à travers le monde pour des concerts uniques dont l’impact carbone n’est pas négligeable (transport en avion de 100 musiciens et leurs instruments), des orchestres de musique classique se sont organisés pour assurer plusieurs jours au même endroit ou dans le même pays afin de jouer à la place d’autres orchestres philarmoniques qui étaient initialement prévus.

Cela fait également écho à l’économie de la fonctionnalité : louer plutôt que posséder. Là encore nous le faisons déjà (location d’appartement, location de voiture…) mais l’idée serait d’aller plus loin, avec des machines à laver partagées au sein d’un immeuble (comme c’est le cas aux Etats Unis) ou partager la fameuse perceuse qui ne sert que douze minutes sur toute sa durée de vie (source ADEME[17]).

 

Phase 2 : OPTIMISER SON UTILISATION :

Cette partie concerne la consommation du produit à travers la demande et le comportement du consommateur (économique ou citoyen).

Concernant le produit « Homme », son consommateur serait la société, les entreprises…

 

Stratégie 4 : RÉUTILISER
Comment les entreprises et la société pourraient utiliser mieux et plus fréquemment le produit « Homme » ?

Tout d’abord en faisant en sorte qu’il reste en bonne santé, performant et heureux d’aller au travail. Ensuite, qu’il garde son emploi ou puisse en changer et en retrouver facilement. Les maitres mots seraient « bien-être au travail », « plein emploi », « formation continue », « développement personnel »…
Il serait alors peut-être souhaitable d’éviter les optimisations supprimant des emplois et d’arrêter de courir après des innovations ayant pour objectif de remplacer l’homme par la machine : digitalisation, robotisation humanoïde, Intelligence Artificielle…

Enfin, le produit « Homme » pourrait à son tour remplacer la machine. Après l’Ubérisation, on parlerait de « Lowtechisation », une opportunité de créer de nouveaux métiers (et de favoriser par exemple la reconversion des sportifs de haut niveau J) équipés de machines lowtech à faible impact environnementale : « grilleur de toast sur vélo » (« bikeheaters » en anglais), métier exigeant illustré dans cette vidéo : https://youtu.be/S4O5voOCqAQ ou « laveur de linge à vélo » (« bikewashers » en anglais) avec ce magnifique concept produit, le Bike Washing Machine, imaginé par un groupe d’étudiants chinois de l’Université Nationale Dalian (cf. photo). On n’est pas loin des Uber Fresh, « Juiceurs » de trottinettes ou autres Deliveroo qui sillonnent actuellement nos rues. Alors pourquoi pas…

Dans cette partie, ayons également une attention toute particulière aux produits dits « séniors », expérimentés mais qu’on met trop souvent de côté les 50 ans passés. Prolonger sa durée d’utilisation, serait également synonyme de repousser l’âge de départ à la retraite après 62 ans, car c’est à partir de là que le produit « Homme », ayant plus de temps, se retrouve, quand il en a les moyens, à consommer plus, couvrir ses petits-enfants de cadeaux et à voyager aux quatre coins du monde en avion.

Vous me direz : « on ne va pas revenir au 18ème siècle non plus ! ». Bien sûr que non. L’idée est plutôt de prendre du recul sur la course technologique (simplifiant à outrance notre vie et nous rendant toujours plus sédentaire, paresseux ou esclaves), sur nos modèles actuels et d’imaginer les choses autrement.

 

Stratégie 5 : RÉPARER
En économie circulaire, un pilier est l’allongement de la durée de vie et d’utilisation du produit et de ses composants par le consommateur. Il s’agit donc que le produit soit correctement entretenu, réparable, puisse être donné ou revendu d’occasion et reconditionné.

Une autre façon d’allonger la durée de vie du produit « Homme » est de le maintenir en bonne santé. Ainsi, une alimentation saine pour tous, une activité physique et une stimulation intellectuelle régulières sont essentiels.
Mais, dans notre cas, nous nous retrouvons face à un potentiel effet rebond (classique en économie circulaire ou dans les problématiques environnementales). En effet, les progrès de la médecine permettent d’allonger notre durée de vie mais ont un impact environnemental non négligeable : empreinte carbone des machines, pollution chimique due à la production et au rejet des médicaments, surpopulation… sans oublier les velléités de certains privilégiés de la Silicon Valley pour l’augmentation de l’homme par la machine afin de vivre le plus longtemps possible (#transhumanisme).

Dans le cas du produit « Homme », vouloir prolonger sa durée de vie par des moyens techniques consommateurs de ressources, d’énergies et ayant un impact négatif sur l’environnement, ne serait donc pas une bonne application de l’économie circulaire. Ainsi, éviter les acharnements thérapeutiques et légaliser l’euthanasie à partir d’un certain âge pourraient être des alternatives.

 

Phase 3 : GÉRER LES DÉCHETS (pour « boucler la boucle ») :

Le principe est de trouver des solutions pour recycler le déchet ou le valoriser.

Le concept de déchet est récent (19ème siècle) et n’a vu le jour qu’avec notre période industrielle et nos modes de production et de consommation linéaires : extraire, produire, consommer, jeter.
Quand on parle d’économie circulaire, la gestion des déchets est souvent le sujet le plus traité, la quantité de déchets étant énorme, les solutions ou les filières étant rares ou inexistantes. Mais malheureusement, c’est aussi un moyen d’éviter de remettre en cause notre système actuel en l’attaquant à la racine (cf. stratégies 2 et 3)

« Du Berceau à la tombe » (« Craddle to grave »), parlons maintenant de la tombe…

 

Stratégie 6 : RECYCLER
Le recyclage vise à utiliser les matières premières issues de déchets.

Dans le cas du produit « Homme », le don d’organe répond à cette stratégie (en économie circulaire on parlerait plutôt de « réemploi d’organes reconditionnés »). N’oubliez pas d’en parler à vos proches et de le préciser sur votre portable dans la fiche médicale de la rubrique « Urgence » prévue à cet effet.
Sans aller jusqu’à être transformé en biscuit énergétique comme dans « Le soleil Vert » (film des années 70 avec Charlton Heston que je vous recommande de (re)voir), préparer ses obsèques[18] serait un moyen de limiter l’impact environnementale du produit « Homme » à l’état de déchet.

En effet, l’impact de cet évènement est loin d’être négligeable :

  • les cercueils sont réalisés en bois nobles, peints avec des peintures biocide ou au plomb, vernis, avec des colles et des résines toxiques, des capitons en matières plastiques… ;
  • le corps est chargé d’antibiotiques, de résidus de pesticides, de produits toxiques, de résidus de plastiques, de métaux lourds, d’amalgames dentaires contenant du mercure, de prothèses en polyéthylène ou en métal… ;
  • les pierres tombales sont importées au 4/5ème de Chine et d’Inde… ; sans oublier le transport du défunt et des personnes assistant aux obsèques.

Ainsi, avec l’explosion démographique, deux enjeux majeurs s’annoncent : la raréfaction des terrains et l’augmentation de la pollution des corps.

C’est d’ailleurs devenu un enjeu majeur pris en compte par certain pays, dont la Chine qui prévoit 20 millions de décès annuels d’ici 2050[19]. Ainsi, une réforme prévue en 2020 a pour objectif 50% de funérailles « vertes » réalisées avec des moyens biodégradables (dont la crémation). Annonçant ainsi la disparition de leurs traditions funéraires voulant notamment que « l’entrée du paradis est refusée à celui dont le corps ne repose pas intact en terre » et que « les funérailles doivent être à la hauteur du rang que la personne occupait de son vivant ».
Un sujet sensible qui nécessite de passer outres nos valeurs personnelles, culturelles et religieuses.

Mais quelles solutions s’offrent à nous ?
En France, avec plus de 600 000 décès par an, les pompes funèbres écologiques n’existent pas.
Nous n’avons que deux solutions : l’inhumation ou la crémation.
Or, selon une ACV (analyse du cycle de vie permettant de mesurer l’impact environnementale) réalisée pour la fondation des services funéraires de la ville de Paris, une inhumation émettrait 833 kg C02 (soit 84% d’un Aller simple Paris/New York en avion), contre 233 kg C02 pour la crémation[20].
Alors, pour avoir le moins d’impact possible[21] :

  • Refusons la préparation du corps (thanatopraxie), afin d’éviter l’ajout de litres de nouvelles substances chimiques (formaldéhydes, méthanol, glycol, phynol, éosine) à celles déjà existantes qui pollueront encore plus quelque soit le mode de funérailles.
  • L’enterrement en pleine terre étant interdit, demandons un cercueil en carton homologué et à défaut un cercueil en bois certifié PEFC (issu de forêts gérées durablement), sans solvants, sans colle de synthèse et avec des capitons en matières naturelles.
  • En cas d’inhumation, tous les crématoriums n’étant pas aux normes, privilégions ceux équipés d’un filtre à particule (cf. liste afif.asso.fr) et utilisons des urnes biodégradables ou dispersons les cendres (en respectant la réglementation en vigueur bien entendu).

Dans d’autres pays, des solutions plus écologiques et plus économiques existent pourtant[22] :

  • La Promession (Suède, Allemagne, UK, Corée du Sud, Afrique du Sud) consiste à plonger le défunt dans de l’azote liquide à -196°C, puis à le réduire en particules fines qui seront enterrées dans une urne biodégradable.
  • L’Aquamation et la Résomation (Australie, Angleterre, Canada, 15 états des Etats-Unis) permet d’obtenir uniquement une poudre de calcium après que le corps, placé dans un caisson rempli d’une solution alcaline, ait été mis sous pression et chauffé à 160°C.
  • L’Humusation, quant à elle, transforme les corps en humus sain et fertile, dans un délai de 12 mois, grâce à des microorganismes présents dans un compost fait de broyats de bois d’élagage.

Pour une explication complète en BD c’est ici : https://www.causette.fr/la-pollution-cachee-de-la-mort/.

Parlons-en à nos Papy boomers… Après avoir profité des 30 glorieuses et de la retraite à 55/60 ans, il n’est jamais trop tard pour préserver la planète léguée à leurs petits-enfants.

 

Stratégie 7 : RÉCUPÉRER L’ENERGIE (RECOVER)
Les déchets non recyclables ou les biodéchets, s’ils ne sont pas enfouis ou stockés en décharge, sont valorisés énergétiquement (méthanisation ou incinération) pour produire du biogaz ou de l’électricité.

Le produit « Homme » est parfaitement compatible avec ses pratiques. En effet, certains crématoriums, comme celui du Père Lachaise ou plus généralement au Danemark, récupèrent la chaleur émise par l’incinération pour chauffer des locaux.

 

 

Ainsi, en appliquant les principes de l’économie circulaire au produit humain, ce sont nos modes de vie, notre culture, nos codes et nos modèles de société en entier qu’il faudrait revoir et réinventer.
Cela aiderait à trouver des solutions qui permettent vraiment, tels qu’exprimé dans le rapport Brundtland, d’imaginer « un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs ».
Le 21ème siècle le mérite bien et il serait tellement dommage qu’il ressemble aux 19ème et 20ème siècles ! Stimulant non ?
Le point positif à tout cela est que notre marge et notre potentiel de progression sont gigantesques.

 

Références

[1] https://www.20minutes.fr/societe/2381851-20181204-cop-24-faire-enfant-piste-sauver-planete.

[2] https://www.emploi-environnement.com/news/les-grandes-ecoles-organisent-des-rentrees-climat-433.html et https://fresqueduclimat.org/rentree-climat/

[3] https://pour-un-reveil-ecologique.fr/

[4] https://avenirclimatique.org/qui-sommes-nous/

[5] http://ravijen.fr/?p=440

[6] https://www.consoglobe.com/adidas-baskets-recyclables-futurecraft-loop-cg

[7] https://www.lincrevable.com/fr/

[8] https://youtu.be/xgy0rW0oaFI

[9] http://bl-evolution.com/portfolio/comment-saligner-sur-une-trajectoire-compatible-avec-les-15c/.

[10] https://www.ademe.fr/objets-pesent-lourd-quotidien.

[11] https://www.cosmopolitan.fr/quel-pourcentage-de-votre-garde-robe-portez-vous-reellement,2022226.asp).

[12] https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/economie-circulaire-lancement-concertation-collecte-reemploi-et-recyclage-des-jouets-des-articles.

[13] https://www.planetoscope.com/jeux/1356-nombre-de-jouets-jetes-en-france.html.

[14] https://www.arte.tv/fr/videos/092317-000-A/le-flygskam-la-honte-de-prendre-l-avion/.

[15] https://www.hautconseilclimat.fr/rapport-2019/

[16] « La lettre du musicien », n°523, mai 2019 consacré à l’écologie et notamment article « Le bilan carbone des orchestres symphoniques ».

[17] https://www.nouvelobs.com/planete/20180926.OBS2949/une-perceuse-sert-en-moyenne-12-minutes-ces-objets-du-quotidien-qui-polluent-le-plus.html) et https://presse.ademe.fr/2018/09/consoresponsable-lademe-a-etudie-la-face-cachee-des-objets.html

[18] Livre : « Funérailles écologiques, pour des obsèques respectueuses de l’homme et de la planète », Edition Terre Vivante.

[19] Article Le Figaro, 8/05/2019, « Chine : comment le Parti communiste entend désengorger les cimentières ».

[20] https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/la-premiere-etude-comparative-des-emissions-de-l-inhumation-et-de-la-cremation_117831.

[21] Mon guide ecofrugal 2018, https://monatelier-ecofrugal.fr/.

[22] https://reporterre.net/Apres-la-mort-devenir-un-arbre.

 

Avertissement : il s’agit là d’un simple exercice intellectuel et non exhaustif d’application des principes de l’économie circulaire. Il n’est pas le reflet des idées personnelles de son auteur.

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