Compte rendu d’un conférence qui portait sur les meilleures thèses soutenues par la promotion 2017-2018 du mastère RSEDD. Fait par Clémence Belloir (RSEDD 2018)
La stratégie RSE d’une entreprise peut avoir plusieurs objectifs. Des objectifs à court-termes comme renforcer le dialogue social, entamer les échanges avec les parties prenantes ou redéfinir la vision de l’entreprise. Mais elle peut également avoir des objectifs à plus long-terme comme adresser les objectifs de développement durable de l’ONU ou encore l’objectif de neutralité carbone en France en 2050.
La conférence du mardi 19 février 2019, en s’appuyant sur ce dernier exemple, a permis d’exposer plusieurs enseignements acquis par trois masteriennes RSEDD de la promotion 2017-2018, au cours de leurs thèses de fin d’études. Nous avons ainsi appréhendé avec elles quelles étaient les bonnes pratiques RSE à mettre en place dans une entreprise, comment rendre les grands groupes moteurs et enfin quelles étaient les missions et qualités essentielles d’un responsable RSE pour permettre l’animation des politiques RSE.
Neutralité carbone en France en 2050
Clémentine Fischer a réalisé sa thèse sur l’atteinte de la neutralité carbone en France au sein de l’association des Entreprises pour l’Environnement. Elle nous a tout d’abord rappelé l’importance de nos choix de consommation et de leur impact sur notre empreinte carbone. Par exemple, 40% de l’empreinte carbone d’une personne d’un pays développé est de l’empreinte importée. Bien que les particuliers aient leur rôle à jouer dans la prise de conscience écologique, Clémentine nous a rappelé que l’entreprise avait également des responsabilités et était un acteur puissant pour accompagner les changements. Celle-ci peut par exemple développer l’éco-conception de ses produits ou de ses services pour réduire l’empreinte carbone à la source.
Clés d’une stratégie RSE impactante
Urgence climatique, préoccupation des consommateurs et même réglementation obligent, l’entreprise a ainsi tout à gagner à développer des processus et une image responsables. Mais malgré cela, nous pouvons souvent constater qu’entreprendre une démarche RSE n’est pas toujours aisé. Au cours de la conférence nous avons ainsi débattu des trois clés pour lancer une stratégie impactante au sein d’une entreprise. Il s’agit tout d’abord de faire porter la RSE au plus haut niveau stratégique afin de définir des ambitions bien supérieures à la stricte conformité réglementaire. Ensuite, les engagements pris doivent être réellement incarnés par la gouvernance : la direction doit être un véritable acteur et décideur. Il s’agit enfin d’intégrer la démarche RSE dans l’ensemble des opérations de l’entreprise en prenant soin d’impliquer tous les métiers.
Bon sens et cohérence d’ensemble
Pour qu’une stratégie RSE dépasse le stade de l’intention et soit vraiment pérenne, il est nécessaire que celle-ci soit emplie de bon sens et de cohérence. C’est ce que nous ont appris et exposé Marie-Claire Gesland et Valérie Chaussende. Marie-Claire a réalisé sa thèse au sein du groupe LDC et nous a démontré à quel point le bon sens était la base d’une bonne stratégie. Définir la vision du groupe, puis décliner des objectifs et des plans d’action en accord avec celle-ci permet d’ancrer la RSE à la fois dans le quotidien et le futur de l’entreprise. Valérie a, elle, réalisé sa thèse chez AG2R La Mondiale. Elle nous a raconté comment, au cours de son étude, elle s’était aperçu que certaines politiques RSE étaient parfaitement incohérentes. Elle a par exemple relevé des incohérences entre les objectifs fixés et les indicateurs suivis, entre les données d’entrée et celles de sortie, entre les objectifs et la vision du groupe. Selon elle, il est essentiel qu’il y ait un fil conducteur solide entre les différentes actions menées dans une entreprise afin d’assurer la cohérence d’ensemble par rapport à la stratégie RSE.
Le rôle du responsable RSE
Afin d’assurer bon sens et cohérence de la stratégie RSE dans le but d’atteindre des objectifs ambitieux, le/la responsable RSE a un rôle prépondérant à jouer. Il ou elle doit avoir la volonté d’accompagner au mieux l’entreprise. Cela passe notamment par le fait de nourrir la direction d’informations concernant les pressions réglementaires, la concurrence ou encore les tendances sociétales. Le/la responsable RSE a pour mission de lancer les réflexions tout en gardant à l’esprit que le pouvoir décisionnel appartient à la direction. Ce travail est d’autant plus délicat qu’il nécessite de prendre en compte les sensibilités de chacun et il est donc essentiel de savoir s’entourer des personnes les plus motrices. Un/une responsable RSE doit également s’appuyer sur une bonne campagne de communication tant en interne qu’en externe pour populariser la notion de RSE, pour pouvoir réussir à remettre en cause les pratiques existantes et également pour animer la RSE au quotidien.
En conclusion, cette conférence aura permit d’exposer des retours d’expérience très concrets de construction et déploiement de stratégie RSE au sein des entreprises. Nous remercions chaleureusement nos intervenantes pour leur participation et leur pertinence tout au long de cette soirée.